Alors que les ONG de tous les bords dénoncent les interdictions de manifester en Tunisie et des entraves aux droits à la liberté d'expression et aux rassemblements pacifiques, Sarra Grira, journaliste au site Orient XXI, a préféré injurier le Maroc en instrumentalisant une affaire purement judiciaire. Lacrymogènes, canons à eau et arrestations. Alors que la Tunisie brûle et que les forces de sécurité dispersent manu militari des manifestations organisées contre la dictature du président Kais Saied en dépit d'une interdiction des rassemblements pour des raisons sanitaires, Sarra Grira, journaliste au site Orient XXI, a préféré déterrer un cliché où le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) prétend «soutenir» deux individus condamnés au Maroc pour violences sexuelles. L'histoire est aussi banale que simple: le «comité de soutien» à Rabat desdites personnes, ayant échoué à obtenir leur libération «pour leur état de santé», était passé à la vitesse supérieure: diffuser une pétition signée par plus de 300 personnalités et réclamer du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) d'afficher sur son siège une grande banderole de soutien à Omar Radi et Soulaiman Raissouni. Viles méthodes approuvées par Mohamed Yassine Jelassi, président du SNJT, au détriment du déroulement des procédures judiciaires et de la libre instruction des dossiers. Sarra Grira, réputée proche du cercle de Maati Monjib et Omar Brouksy, a trouvé plus facile de fermer les yeux sur les souffrances du peuple tunisien qui dénonce le virage dictatorial du pays. Elle est aussi la signataire, avec Khadija Mohsen-Finan ou encore Hicham Mansouri, d'une tribune en soutien à Radi et Raissouni. La ficelle est grosse. Le 14 janvier, les autorités tunisiennes ont déployé un dispositif policier massif, à grand renfort de barrières métalliques et unités anti-émeutes, pour contenir des manifestants ayant réussi à briser plusieurs cordons des forces de l'ordre. Mais au lieu de soutenir les deux journalistes étrangers qui ont été interpellés et malmenés par la police, selon des témoignages récurrents, Sarra Grira a opté pour le parti le moins périlleux et le plus immoral : «soutenir» des individus condamnés pour crimes sexuels.