Le roi Mohamed VI a tenu à souligner que la lutte contre la corruption est l'affaire de tout le monde, et que nul n'a le droit d'en faire son slogan. « la lutte contre la corruption ne doit pas faire l'objet de surenchères », a déclaré le chef de l'Etat dans un discours à l'occasion du 17e anniversaire de la fête du trône. Selon le souverain, « nul ne peut y arriver tout seul, qu'il s'agisse d'un individu, d'un parti, ou d'une ONG. Mieux encore, personne ne doit s'aviser de chercher par ses propres moyens à éliminer la corruption ou à redresser les travers, hors du cadre de la loi ». Le roi faisait ainsi allusion à certaines formations politiques et associations qui font de la lutte contre la corruption leur crédo mais à des fins plutôt électoralistes. « Notre concept d'autorité se fonde aussi sur la lutte contre toutes les formes de corruption: dans les élections, l'Administration, la Justice, etc. Le manquement au devoir est aussi une forme de corruption », a expliqué le souverain. Et ce dernier d'insister : « la corruption n'est pas une fatalité, pas plus qu'elle n'a fait partie un jour du caractère des Marocains ». Selon lui, la notion de corruption a tellement été galvaudée et quasiment normalisée dans la société, et personne n'en est exempt, hormis les prophètes, les messagers et les anges. « La lutte contre la corruption est l'affaire de l'Etat et de la société : l'Etat avec ses institutions, à travers l'opérationnalisation des dispositifs juridiques de lutte contre ce phénomène dangereux, la criminalisation de toutes ses manifestations et la répression sévère des prévaricateurs », a tenu à préciser Mohammed VI.