Depuis une dizaine de jours, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha el Khalfi s'est engagé dans une course contre la montre pour faire passer, en un temps record, une proposition de loi relative à la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA). Pour ce faire, Khalfi a mobilisé les députés de son parti et a eu recours aux manœuvres et au mensonge comme à son accoutumé, au sein de la Commission de l'éducation, de la culture et de l'information que préside sa partenaire de la coalition Gajmoula du Parti du progrès et du socialisme (PPS), pour faire adopter ce texte que le défunt parlementaire socialiste Ahmed Zaydi avait présenté début 2015. Certains membres de ladite commission ont confié à barlamane.com ne pas comprendre l'empressement de Mustapha Khalfi à vouloir passer cette proposition qu'il a subitement sortie de la corbeille et qu'il compte, coûte que coûte, faire adopter avant la fin de l'actuel mandat, avant qu'ils ne découvrent que le ministre a apporté plusieurs modifications à ces articles dont certains revêtent un caractère inconstitutionnel. La question qui se pose est de savoir si Khalfi a envoyé une copie de ce texte au Secrétariat Général du gouvernement ou pas ? Si tel n'est pas le cas alors pourquoi ? s'il l'a fait, comment se fait-il que l'institution de Driss Dahak a approuvé un tel texte qui contient des articles inconstitutionnels. Au cours du débat, Khalfi est entré dans de vives discussions avec certains députés ayant demandé un délai supplémentaire pour pouvoir examiner la proposition de loi à propos de laquelle la HACA, qui est une institution constitutionnelle, a émis son avis négatif, et proposé qu'on donne l'occasion aux professionnelles du secteur de s'exprimer, en particuliers les responsables de ce secteur public qui sera régi par cette loi en cas de son adoption. Khalfi a affirmé aux députés que les établissements du secteur concerné ont donné leur accord avant de découvrir qu'il leur a menti étant donné qu'aucun d'entre eux n'a donné son avis pour la simple raison qu'ils n'ont pas été consultés. Les députés ont découvert que le président du pôle et PDG de la SNRT Fayçal Laraichi a adressé une lettre à la présidente de la commission Gajmoula attirant son attention sur le fait qu'il n'était pas au courant des dispositions de la loi de proposition, mais Gajmoula n'a pas pris la peine d'en informer les membres de ladite commission ce qui s'apparente à une complicité flagrante avec Mustapha Khalfi. Selon certains députés, au cours des vives discussions qui ont débuté lundi au sein de la commission et qui se poursuivront mardi, Mustapha Khalfi a fait preuve d'une grande « nervosité » envers les députés ayant demandé un délai supplémentaire. Nombreux sont les membres de la commission qui ont qualifié de « populistes » certains articles de la proposition de loi susceptibles de piéger tout un secteur à l'avenir, ce qui amène un professionnel à se demander si l'élaboration de ce texte a eu lieu au siège du Mouvement Unicité et Réforme (MUR), bras religieux du PJD auquel appartient Mustapha Khalfi.