La Chine a annoncé jeudi ouvrir une procédure à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre des mesures anti-dumping prises par l'Australie à l'encontre de ses exportations d'éoliennes et d'autres produits manufacturés, dans un contexte de relations déjà tendues entre les deux pays. Cette annonce survient moins d'une semaine après une plainte déposée devant l'Organisation mondiale du commerce par Canberra contre des surtaxes douanières imposées par Pékin sur le vin australien. Outre les taxes sur ses éoliennes, le ministère chinois du Commerce vise les mesures australiennes contre ses exportations de roues de train et d'éviers en métal, prises respectivement en 2019 et 2020, a annoncé son porte-parole, Gao Feng. «Il s'agit de défendre les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises» et «nous espérons que l'Australie prendra des mesures concrètes pour corriger ses mauvaises pratiques», a-t-il ajouté en appelant à un «retour à la normal le plus rapidement possible». Le ministre australien du Commerce, Dan Tehan a affirmé pour sa part jeudi à des journalistes à Canberra, que l'Australie allait «défendre vigoureusement les mesures mises en place». Même si Canberra cherche «une relation constructive avec le gouvernement chinois», ces mesures ont été décidées «après une analyse rigoureuse», a-t-il ajouté. Les deux pays sont en froid depuis un an, après des appels de l'Australie à une enquête sur les origines de l'épidémie de coronavirus, qui a débuté en Chine fin 2019. Dans le cadre de ce conflit, Pékin a imposé des sanctions économiques sur une série de produits australiens, dont des droits de douane sur des produits agricoles, le charbon ou les vins (droits de douane jusqu'à 218% infligés en novembre 2020). L'Australie était jusque-là le premier exportateur de vins vers la Chine. Ces mesures ont quasiment fermé le plus important marché à l'international pour les vins australiens, avec des ventes passées de 1,1 milliard de dollars australiens (840 millions de dollars américains) à 20 petits millions australiens, d'après les chiffes officiels. La plainte australienne devant l'OMC concernant les vins avait été déposée après des avertissements du Premier ministre Scott Morrison sur la volonté de son gouvernement de répondre à tous les pays qui tentent de faire usage de «coercition économique» à son encontre. Elle intervenait aussi après un sommet des sept pays les plus industrialisés, le G7, au Royaume-Uni où l'Australie a plaidé en faveur d'une attitude plus ferme à l'égard des pratiques commerciales de la Chine. Il ne s'agissait pas de la première procédure qui avait déjà porté plainte contre Pékin auprès de l'OMC pour des droits de douane sur ses exportations d'orge.