Le variant Delta du coronavirus, désormais dominant au Royaume-Uni, est 60% plus contagieux que son prédécesseur dans le pays, selon une étude publiée vendredi 11 juin, à trois jours de l'annonce de la décision du gouvernement sur la levée des dernières restrictions. Le ministre de la Santé Matt Hancock avait récemment évoqué le chiffre de 40%. Selon cette étude des autorités sanitaires britanniques (Public Health England), 42 323 cas (contre 29 892 il y a une semaine) de ce variant identifié en Inde ont été détectés au Royaume-Uni, où il représente plus de 90% des nouveaux cas. Public Health England juge toutefois «encourageant» d'observer que cette augmentation ne s'accompagne pas d'une augmentation des hospitalisations dans les mêmes proportions. Un millier de patients atteints par le coronavirus se trouvent actuellement dans les hôpitaux britanniques. «Les données indiquent que le programme de vaccination continue à atténuer l'impact de ce variant» chez les populations où le nombre de personnes ayant reçu deux doses de vaccin est élevé, souligne l'organisme public. Si «la vaccination», «notre meilleure défense», «réduit le risque de maladie grave, elle ne l'élimine pas», a souligné Jenny Harries, directrice générale de l'Agence de sécurité sanitaire britannique. Pays d'Europe le plus durement touché avec près de 128 000 morts, le Royaume-Uni a déployé une campagne de vaccination massive, qui a permis d'administrer deux doses à plus de 77% des adultes en six mois. Après un long confinement hivernal, le gouvernement a progressivement levé les restrictions mais la levée des dernières mesures, initialement prévue le 21 juin, est menacée par la récente hausse des contaminations, qui dépasse les 6 000 voire 7 000 nouveaux cas par jour. Selon le quotidien The Times, le gouvernement de Boris Johnson envisage à présent de reporter cette date de quatre semaines. L'annonce de la décision est attendue lundi.