Après Kelaat M'gouna, Tinghir, et Goulmima dont les habitants ont organisé des sit-in de protestations contre la corruption et la politique de dilapidation de l'argent public, poursuivie par Elhabib Choubani, président de la région la plus pauvre du Maroc, la population d'Er-Rachidia, capitale du Tafilalet, s'apprête à manifester, elle aussi, le mercredi 6 juillet pour exprimer son rejet du comportement du président de leur région dont la démission est demandée par la société civile. Elhabib Choubani qui est originaire de la région de Bejaad, ne s'est pas contenté d'acquérir 7 véhicules de luxe tout terrain pour un montant de 300 millions de centimes, mais il a eu l'outrecuidance de déclarer qu'il était prêt à acheter même un hélicoptère. Des propos que les habitants de la région, jadis considérée par les colonisateurs français comme le Maroc inutile, ont perçu comme une provocation de sa part. Le comportement de Choubani, qui a défrayé la chronique avec Soumia Benkehldoun dans ce qui est désormais appelé « affaire du couple » – allusion à leur mariage avorté qui leur a couté leur maroquin au gouvernement- la manière avec laquelle il a dépensé l'argent public durant l'organisation du dialogue avec la société civile ainsi que l'acceptation de sa candidature pour préparer son doctorat à la Faculté de droit de Rabat, ont suscité une vague de protestations et d'indignation. Celle-ci a dépassé la région du Tafilalet pour arriver au Parti de la Justice et du Développement (PJD) auquel il appartient, et au bureau du chef du parti et du Gouvernement Abdelilah Benkirane qui se trouve, malgré lui, face à ce genre de problèmes dont il aurait aimé se passer surtout à la veille des élections législatives qui promettent d'être chaudes.