L'afflux sans précédent de candidats à l'exil vers la ville de Melilia au nord du Maroc, suivis de refoulements massifs, a entraîné de violents traitements par la police espagnole. Pieds nus ou en sandales, couverts de sable ou de poussière, nombre de jeunes migrants marocains essaient de franchir la frontière de Sebta et de Melilia depuis plusieurs jours. Certains ont réussi mais ont été refoulés et maltraités par les gardes espagnols ou dissuadés par les tirs de lacrymogènes et de balle en caoutchouc. «Les jeunes marocains sans papiers qui essaient de passer par le port de Melilia subissent des violences policières quotidiennes, c'est-à-dire des insultes et des menaces, des coups de matraques mais aussi des tactiques d'humiliations», note une activiste. «Des jeunes qui reviennent le lendemain, les cheveux coupés dans tous les sens, sans vêtements, sans chaussures». Les médias marocains font état de blessés à Sebta et Melilia. La ruée sans précédent vers les deux villes a pour toile de fond de fortes tensions entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l'arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, de Brahim Ghali, chef du Front Polisario.