Brahim Ghali voit ses démêlés judiciaires s'agrandir avec la décision du juge du Tribunal national, Santiago Pedraz, de rouvrir une affaire contre lui pour des crimes contre l'humanité, la deuxième procédure depuis qu'il est entré en Espagne il y a un mois sous une fausse identité. Dans une décision datée du mercredi 19 mai, le magistrat espagnol a accepté de rouvrir une deuxième procédure contre Ghali, demandée par l'Association sahraouie pour la défense des droits de l'homme (Asadeh), qui rejoint la plainte déposée par Fadel Mihdi Breica, un citoyen espagnol d'origine sahraouie, pour des tortures subies dans les camps du Polisario de Tindouf (Algérie). Cette décision a été connue des heures après l'arrivée massive de citoyens marocains dans la ville de Sebtaet les entrées irrégulières à Melilla, une situation qui, selon le gouvernement, ne peut être attribuée uniquement à la présence de Ghali en Espagne, malgré les tensions qu'elle a engendrées avec Le Maroc, puisque les crises migratoires «répondent à des causes multiples et sont trop complexes pour établir une cause à effet.» Dans le domaine judiciaire, l'entrée en Espagne de Brahim Ghali a été le prélude à sa convocation devant le juge pour témoigner avec d'autres caciques de son mouvement, comme Bachir Mustafa Sayed, pour la plainte du militant Fadel Mihdi Breica pour crimes de détention illégale, de torture et de crimes contre l'humanité. Malgré son «état de santé délicat», Ghali a été informé du contenu de la convocation, «bien qu'il refusa de la signer et déclara qu'il lui fallait plusieurs jours pour décider de le faire et qu'il doit contacter l'ambassade d'Algérie et les personnes en qui il a confiance», selon le rapport de police préparé par le Commissariat général, cité par EFE. La police espagnole a vérifié que l'identité de Ghali, qui se trouve toujours à l'hôpital sous l'identité de Mohamed Benbatouche et ont interrogé le médecin sur la possibilité qu'il assiste à une audience du tribunal, «bien que le médecin ait souligné son faible état de santé», affirmant que son état cognitif est «insuffisant» et qu'il peut répondre à des questions «d'une complexité minimale». Le juge a accepté d'incorporer de nouveaux documents dans l'affaire qu'il a décidé de rouvrir après une plainte déposée en octobre 2020. La Haute Cour nationale a admis pour traitement en 2012 la plainte ayant donné lieu à cette procédure, déposée par l'ASADEH et trois victimes contre 28 membres du Front Polisario et quelques responsables algériens pour sept crimes : génocide, meurtre, blessures, détention illégale , terrorisme, torture et disparitions. Le traitement subi à Tindouf par les prisonniers de guerre et par les citoyens sahraouis, notamment par ceux d'origine espagnole, entre les mains du Front Polisario, «une milice accusée de détenir des milliers de sahraouis contre leur gré (...) avec la complicité des autorités d'Alger»