Des collectifs citoyens ambitionnent de recourir à la compétence universelle suisse et belge pour poursuivre de hauts responsables algériens impliqués dans des scandales de torture et de violations des droits de l'Homme de plusieurs militants et activistes du Hirak. Des plaintes internationales pour torture sont en préparation par des collectifs citoyens contre plusieurs dirigeants algériens, rapporte Maghreb Intelligence. Le média relève qu'«une première liste de dirigeants algériens est d'ores et déjà en cours de préparation pour qu'elle soit remise à l'alliance des avocats européens». «Cette liste englobe pour le moment le ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati, l'ex-patron de la police algérienne, Khelifa Lounissi, le ministre de l'Intérieur, Kamel Beldjoud, le patron du renseignement intérieur algérien, le général Abdelghani Rachedi, ainsi que plusieurs généraux algériens comme le patron de la première région ou des officiers de la gendarmerie nationale ainsi que commissaires divisionnaires de la DGSN», indique-t-on. Selon la même source, une coordination de collectifs de militants de la diaspora algérienne a contacté plusieurs avocats français, belges et suisses pour mettre en place une alliance internationale afin d'entamer des poursuites judiciaires contre ces hauts responsables algériens. «Pour l'heure, ces collectifs de la diaspora algérienne récoltent des témoignages et dressent des rapports qui contiennent toutes les informations concernant les sévices infligés par les autorités algériennes à travers les services de sécurité aux manifestants et militants du Hirak. Il s'agit essentiellement de victimes de torture ou de sévices sexuels perpétrés dans les commissariats ou casernes des services secrets algériens», précise-t-on. Des actions sont également au programme au niveau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme. Rappelons que le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) a réitéré, mardi, sa vive préoccupation quant à la détérioration de la situation des droits de l'homme en Algérie et à la poursuite de la répression contre le Hirak, dénonçant «le recours à la violence pour disperser les manifestations pacifiques» et «les arrestations arbitraires et la détention de personnes ayant exercé leurs droits à la liberté d'opinion, d'expression et de réunion pacifique». Depuis la reprise des manifestations dans les rues le 13 février dernier, après un an de manifestations organisées en ligne par le mouvement Hirak en raison de la pandémie, le HCDH indique avoir reçu des rapports faisant état de l'usage inutile et disproportionné de la force contre des manifestants pacifiques ainsi que des arrestations continues.