Ratant d'un siège seulement la majorité absolue, le Parti national écossais (SNP) de la populaire Nicola Sturgeon a obtenu 64 sièges sur les 129 du parlement écossais. Forte de la victoire de son parti aux élections locales, la première ministre indépendantiste écossaise Nicola Sturgeon a enjoint samedi à Boris Johnson de ne pas s'opposer à la «volonté» du peuple écossais en faveur d'un référendum d'autodétermination. Le scrutin pour le Parlement d'Holyrood, à Edimbourg, constituait un enjeu majeur du «Super jeudi» d'élections locales britanniques, avec des implications majeures pour l'unité du Royaume-Uni, mise à mal par le Brexit. Manquant à un siège près la majorité absolue, le Parti national écossais (SNP) de la populaire Nicola Sturgeon remporte un quatrième mandat à la tête de la nation britannique : il obtient 64 sièges sur les 129 du Parlement écossais, selon les résultats définitifs annoncés samedi. Les conservateurs écossais arrivent en deuxième position avec 31 députés, leur leader Douglas Ross s'est félicité d'avoir «bloqué une majorité pour le SNP et un référendum d'indépendance». Mais le SNP peut se targuer, face au refus de Londres d'accepter un nouveau référendum, de la majorité absolue obtenue par le camp indépendantiste : les Verts, également en faveur d'une séparation du Royaume-Uni, remportent huit sièges. Il a réussi en outre à écarter le nouveau parti Alba de l'ex-premier ministre écossais et ex-leader du SNP Alex Salmond, devenu un adversaire farouche de Nicola Sturgeon et qui n'obtient aucun siège. «Il n'y a tout simplement aucune justification démocratique pour Boris Johnson, ou pour quiconque, à chercher à bloquer le droit du peuple écossais de choisir son propre avenir», a-t-elle assuré. «C'est la volonté de ce pays». Opposition au Brexit Boris Johnson, qui a le dernier mot pour autoriser ou non ce référendum, s'y oppose fermement, estimant qu'une telle consultation ne peut se produire «qu'une fois par génération». Au référendum de 2014, 55 % des électeurs avaient rejeté l'indépendance. Le SNP estime cependant que le Brexit a changé la donne, les Ecossais s'y étant opposés à 62 %, et que la nation britannique doit désormais pouvoir rejoindre l'Union européenne en tant qu'Etat indépendant. Boris Johnson, qui ne s'est pas rendu en Ecosse pendant la campagne, a félicité la première ministre écossaise et l'a invitée à une réunion avec le gouvernement britannique, estimant qu'il fallait «travailler ensemble» face aux «défis communs» comme la reprise après la pandémie qui a fait plus de 127 000 morts au Royaume-Uni. Le maire de Londres réélu Dans le reste du Royaume-Uni, les élections de jeudi, le premier scrutin depuis l'écrasante victoire des conservateurs aux législatives de 2019 et depuis le Brexit, constituaient un test pour les conservateurs de Boris Johnson. En Angleterre, l'opposition travailliste s'est maintenue dans plusieurs grands fiefs, notamment à Londres où Sadiq Khan, devenu en 2016 le premier maire musulman d'une capitale européenne, a été réélu face au conservateur Shaun Bailey. Le Labour a également remporté des victoires à Manchester ou Liverpool. Mais dans l'ensemble, les résultats sont positifs pour le parti du premier ministre, fort du succès de la campagne de vaccination anti-Covid-19, avec des progrès dans les régions désindustrialisées et acquises au Brexit du nord et la conquête du siège de député d'Hartlepool, bastion travailliste depuis 50 ans. Le Parti travailliste se retrouve en proie aux querelles internes, après cette cinglante défaite. Appelé à une remise en question, son chef centriste Keir Starmer a promis qu'il ferait «tout ce qui est possible» pour regagner la confiance des classes populaires, mais sa première décision a surtout provoqué la colère dans l'aile gauche du Labour. Selon l'agence de presse PA, Mme Angela Rayner, le numéro deux du Labour britannique, a été renvoyée de son poste de responsable des élections au sein du parti. Au Pays de Galles, les travaillistes peuvent se targuer de bons résultats : ils obtiennent 30 des 60 sièges du parlement local, contre 16 pour les conservateurs, ce qui leur permet de se maintenir au pouvoir.