Les Etats doivent anticiper une prochaine pandémie en solidifiant leurs systèmes de sécurité et de santé au travail, selon l'Organisation internationale du travail (OIT). L'institution a appelé mardi à Genève les gouvernements à investir dans ces infrastructures et à les associer à leur préparation et leur réponse aux situations urgentes. La pandémie a montré «l'importance de se doter d'un environnement solide et résilient en matière de sécurité et de santé au travail», affirme le directeur général Guy Ryder, à la veille de la Journée mondiale sur cette question. Dans un rapport, l'organisation relaie des chiffres d'ONG de l'année dernière, selon lesquels plus de 7 000 soignants seraient décédés en raison du coronavirus. Il y a un mois, le Conseil mondial des infirmières (CII) avait lui estimé qu'au moins 3 000 infirmières et infirmiers avaient succombé. Plus de 135 millions de travailleurs de la santé et du social sont exposés à la menace de la pandémie, ajoute l'OIT. Parmi eux, 20% du personnel de santé a fait face à des problèmes de santé mentale en raison des défis de la lutte contre le coronavirus. Plus largement, quelle que soit l'activité des travailleurs, le télétravail s'accompagne d'effets problématiques pour deux tiers des employés, selon un sondage récent de l'OIT auprès de nombreuses entreprises. Autre inquiétude, une importante part des 1,6 milliard de travailleurs informels, surtout dans les pays en développement, a été contrainte de continuer à œuvrer sans pouvoir se plier aux restrictions. Or, la plupart ne peuvent s'appuyer sur aucune protection sociale en cas d'infection. Les normes internationales du travail peuvent aider à concilier emplois décents et conséquences économiques de la pandémie, insiste encore l'OIT. L'organisation appelle également les différents acteurs à collaborer.