Des troubles ont éclaté dimanche 28 février dans une ville du sud de l'Algérie après qu'un blogueur et activiste a été condamné à sept ans de prison pour avoir toléré des actes de terrorisme, a rapporté un site d'information. Le journal El Watan a déclaré que les manifestants avaient brûlé des pneus et bloqué plusieurs routes à Ouargla, après qu'un tribunal de la ville a condamné Ameur Guerrache. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, des manifestants ont été vus lancer des pierres sur la police alors que des gaz lacrymogènes remplissaient l'air. La mère de Guerrache a appelé le président Abdelmadjid Tebboune à libérer son fils de 31 ans, dans une autre vidéo. Selon le groupe de soutien aux prisonniers algériens CLND, l'activiste a été reconnu coupable d'avoir pardonné le terrorisme, d'incitation à des actes de terrorisme et de rassemblements illégaux et d'avoir offensé le président. Guerrache, arrêté en juillet dernier, était depuis des années l'un des principaux militants du mouvement de protestation «Mekhadma», du nom d'un quartier négligé de la ville, selon le CLND. Ouargla, à quelque 570 kilomètres (355 miles) au sud d'Alger, est la capitale d'une région riche en pétrole où le chômage des jeunes est élevé. L'agence de presse officielle APS a déclaré que la police judiciaire avait trouvé un message vidéo de plus d'une heure de «sermons haineux» et d'appels de protestation sur le compte Facebook de Guerrache, ainsi qu'une photo d'un «terroriste» anonyme sur son mobile. Le ministère de la Justice a annoncé samedi que 59 militants pro-démocratie avaient été libérés de prison grâce aux grâces présidentielles annoncées le 18 février. Tebboune, qui a été élu en décembre 2019 avec un taux de participation très faible lors d'un scrutin boycotté par le mouvement de protestation, a fait plusieurs offres pour empêcher de nouveaux rassemblements antigouvernementaux. Mais 700 autres personnes ont été brièvement arrêtées vendredi lors de marches à travers le pays du mouvement de protestation (Hirak), selon des groupes de défense des droits.