Prononçant un premier discours public depuis qu'il a quitté ses fonctions, l'ancien président Donald Trump a lancé dimanche un appel à l'unité aux républicains, manifestant clairement son intention de demeurer une force dominante au sein du parti. Salué comme un héros, M. Trump s'est servi de la plate-forme que lui a offerte un groupe de réflexion conservateur pour dénigrer son successeur Joe Biden et consolider son statut de leader incontesté du parti malgré sa défaite en novembre. «Est-ce que je vous manque ?», a-t-il lancé à la foule après être monté sur la scène au son de la musique thème de sa campagne. «Je me tiens devant vous aujourd'hui pour dire que l'incroyable voyage que nous avons entrepris ensemble est loin d'être terminé.» L'ancien président n'a toutefois pas annoncé s'il se représentera à l'élection présidentielle de 2024, bien qu'il en savoure la perspective. Même s'il a flirté avec l'idée de créer un nouveau parti, M. Trump s'est engagé de demeurer au sein de «notre parti bien-aimé». «Je vais continuer à me battre à vos côtés. Nous ne fondons pas un nouveau parti, a-t-il dit. Nous avons le Parti républicain. Il va être fort et uni comme jamais auparavant.» Le congrès du Conservatice Political Action Conference (CPAC) s'est transformé en hommage à Donald Trump et à son idéologie. Une statue dorée à son effigie avait même été dévoilée. De nombreux orateurs, dont certains aspirent à une candidature présidentielle en 2024, ont fait valoir que le parti républicain devait faire front commun avec l'ancien président et ses partisans, malgré l'émeute meurtrière du 6 janvier au Capitole. Ils ont aussi répété les mensonges voulant que Donald Trump ait essuyé un revers en novembre parce que l'élection a été «truquée», des mensonges maintes fois rejetés par des juges, des officiels républicains et même le propre gouvernement de M. Trump. Un sondage non scientifique indique que 97 % de quelque 1 000 participants avaient approuvé le travail de Donald Trump. Ils sont un peu moins unanimes pour juger s'il doit se présenter à nouveau : 68 % d'entre eux le croient. Un peu de plus de la moitié des répondants a dit qu'il voterait pour Donald Trump s'il était candidat aux primaires républicaines contre 21 % pour le gouverneur de la Floride Ron DeSantis. Si l'ancien président reste à l'écart, l'appui à M. DeSantis grimpe à 43 %, comparativement à 8 % pour la gouverneure du Dakota du Sud, Kristi Noem, et à 7 % pour l'ancien secrétaire d'Etat Mike Pompeo et le sénateur du Texas Ted Cruz. Donald Trump a aussi fait fi d'une autre tradition : les anciens présidents critiquent rarement en public leur successeur si peu de temps après avoir quitté leurs fonctions. Selon lui, le premier mois de Joe Biden à la Maison-Blanche n'a été qu'une série d'échecs, notamment sur le plan de l'immigration. «Joe Biden a connu le premier mois le plus désastreux de tous les présidents de l'histoire moderne», a tonné M. Trump. L'attachée de presse de la Maison-Blanche, Jen Psaki, a balayé les critiques attendues. «Nous verrons ce qu'il dit, mais nous ne nous concentrons certainement pas sur ce que le président Trump dit à CPAC.»