Les Nations Unies ont appelé, jeudi, les gouvernements à agir face à la « crise nutritionnelle », qui se profile à l'horizon alors que la fermeture des écoles ont réduit de 40% le régime alimentaire de 370 millions d'enfants parmi les plus vulnérables. Plus de 39 milliards de repas scolaires ont été ainsi manqués dans le monde depuis le début de la pandémie de Covid-19, en raison des fermetures d'écoles, selon un nouveau rapport publié jeudi par l'UNICEF et le PAM. Les repas scolaires, souvent le seul repas quotidien nutritif reçu par les enfants, doivent être prioritaires dans les plans de réouverture des écoles, ont souligné les deux agences onusiennes. Le rapport indique que 370 millions d'enfants dans le monde, dont beaucoup dépendent des repas scolaires, ont manqué en moyenne 40% des repas à l'école depuis que les restrictions de Covid-19 ont contraint à la fermeture des salles de classe. Au cours de la pandémie, l'ONU a constaté une réduction globale de 30% de la couverture des services de nutrition essentiels dans les pays en développement, y compris l'alimentation scolaire et les suppléments en micronutriments, ainsi que les programmes de traitement de la malnutrition sévère chez les enfants. Lors des fermetures d'écoles à l'échelle nationale dans certains pays, tous les programmes d'alimentation scolaire ont été annulés. De plus, les connaissances antérieures à l'apparition de la Covid-19 sur l'impact des crises sur la sécurité alimentaire et la nutrition et les déficits nutritionnels existants chez les enfants et les adolescents d'âge scolaire sont très préoccupants. Des enquêtes pré-pandémiques menées dans 68 pays montrent qu'avant l'apparition du coronavirus, près de la moitié des enfants âgés de 13 à 17 ans déclaraient ressentir la faim. D'autres données provenant de 17 pays ont montré que, dans certains pays, jusqu'à deux tiers des adolescents âgés de 15 à 19 ans présentaient une insuffisance pondérale. Par ailleurs, les régions les plus touchées par l'épidémie d'Ebola de 2014 en Afrique de l'Ouest ont vu l'insécurité alimentaire s'accroître dans les pays déjà confrontés à des niveaux élevés de malnutrition. Cette même tendance a déjà été observée dans de nombreux pays lors de la pandémie, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud. Selon l'ONU, plus les enfants restent longtemps hors de l'école, plus le risque qu'ils abandonnent complètement l'école est grand. Les filles courent en outre le risque d'être contraintes à des relations sexuelles transactionnelles ou à un mariage précoce. En plus de leur rôle nutritionnel essentiel pour la croissance et le développement des enfants, ces repas scolaires incitent aussi fortement les enfants à retourner à l'école une fois les restrictions levées. Et les dernières estimations montrent que 24 millions d'écoliers risquent d'abandonner l'école en raison de la pandémie.