La Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC) alerte sur la qualité du pain vendu au public à cause des ingrédients qui y sont ajoutés. Elle cite « l'ajout d'autres composantes, notamment le sel, le sucre, la levure chimique ainsi que l'élimination de fibres alimentaires« . Selon la FMDC, le pain commercial serait à l'origine du cancer et d'autres pathologies tels que l'eczéma, l'obésité, la dépression ainsi que différents types d'allergies, dont les intolérances au gluten. Contacté par Barlamane.com/fr, Lahoucine Azaz, président de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc (FNBPM) et vice-président des professionnels de la filière des céréales et des légumineuses souligne que le boulanger n'a pas les mains libres. « Il est soumis à une réglementation détaillée ». « La production du pain dans les boulangeries « formelles » et non clandestines répond à des normes spécifiques et subit souvent des contrôles alimentaires par un ensemble d'organismes, tels que l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL), le ministère de l'Agriculture, le ministère de l'Intérieur, entre autres. Elle répond également à un cahier des charges rigoureux », déclare-t-il. Cependant, les boulangeries non conventionnelles échappent à ce contrôle, fabriquant ainsi du pain qui ne répond pas aux normes sanitaires recommandées et qui pourrait contenir des produits nocifs pour la santé. « L'activité des boulangeries clandestines continue de s'épanouir au Maroc (...) Le gouvernement doit aujourd'hui s'intéresser à cette activité truffée d'escroquerie et de contrevenants du métier de la boulangerie », fait-il savoir. Il rappelle que plusieurs associations de consommateurs ont indiqué, à maintes reprises, que les conditions de production de pain des boulangeries non conventionnelles ne respectent aucunement les règles de sécurité alimentaire et d'hygiène (des matières premières périmées, des réfrigérateurs remplis de moisissures, des fours à pain sales...). Alors que la FMDC souligne que « le blé utilisé dans la fabrication du pain reçoit beaucoup de pesticides », le président de la FNBPM note que « l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a mené plusieurs travaux de recherche pour que les produits issus de l'agriculture marocaine soient de bonne qualité ». Il précise aussi que « le marché des céréales et des légumineuses au Maroc est régi par la loi n°12-94 relative à l'ONICL et que les instances nationales compétentes analysent en laboratoire, d'une manière régulière, des échantillons de farine pour s'assurer de leur qualité afin de protéger la santé des consommateurs », assurant ainsi que « plusieurs mécanismes de contrôle ont été mis en place au niveau des moulins et des points de vente du blé et des farines ». Il relève dans ce sens que les boulangeries conventionnelles sont dotées d'un équipement qui respecte un cahier des charges (local, aménagement, chambres de refroidissement, chambre de fermentation, refroidisseur, diviseur, four...). « Nous sommes en train d'élaborer un nouveau cadre réglementaire et normatif de la profession. Nous prévoyons de restructurer les canaux juridiques de ce secteur, de développer son infrastructure et de le moderniser », a-t-il indiqué tout en rappelant que la FNBPM existe depuis 1941. S'agissant de l'utilisation du sucre dans la pâte à pain, il indique qu'il nourrit la levure, ce qui entraîne une montée plus rapide. A ce titre, il confirme que « la Fédération avait lancé en 2009 une campagne de sensibilisation invitant les boulangers à ne pas utiliser cet additif dans le processus de fabrication du pain ». M. Azaz affirme que la quantité de sel incorporée dans le pain reste relativement très minime. « L'incorporation du sel dans la pâte à pain est en moyenne de 20g/kg de farine (...) nous appliquons ainsi les recommandations de l'OMS », précise-t-il, tout en mentionnant que « la farine de blé a été enrichie en fer élémentaire (action de fortification) ».