L'apparition des nouveaux variants du coronavirus sème l'inquiétude. Au Maroc, le premier cas du variant britannique du coronavirus a été déclaré lundi dernier. Le porteur de cette nouvelle souche est un marocain arrivé d'Irlande à bord d'un bateau en provenance de Marseille. Il a été placé en isolement ainsi que toutes les personnes qui ont été en contact avec lui. Selon Mohamed Sekal, professeur spécialiste en biopathologie et recherche biomédicale à la Faculté de médecine à Fès, la nouvelle variante britannique du coronavirus n'affecte pas, pour le moment, la létalité du virus. En effet, « les informations actuelles ne rapportent pas d'augmentation du taux de mortalité. Mais il faut encore du temps pour confirmer ». Faut-il donc s'inquiéter d'une possible résistance de ces variants face aux vaccins actuellement disponibles ? Selon Dr Sekal, « les laboratoires américains ont déjà commencé à intégrer ces mutations dans la conception des modifications nécessaires dans le vaccin. Ce processus est assez rapide ». S'agissant de la dangerosité des variants découverts, le spécialiste en biopathologie et recherche biomédicale note que « la mutation « p.E484K » (présente uniquement dans les variants brésilien et sud-africain) qui constituerait un défi réel puisqu'elle pourrait rendre le SARS-COV2 moins sensible aux défenses immunitaires déjà acquises lors d'une infection antérieure ou d'une vaccination avec l'actuel vaccin ». D'après le chercheur, cette hypothèse est soutenue par deux arguments. Tout d'abord l'augmentation des cas de ré-infection en Afrique du Sud sous une forme sévère et la diminution de l'efficacité du sérum des convalescents chez les malades infectés par l'un de ces deux variants. « Même si cette hypothèse se confirme, une adaptation rapide de la formule des vaccins et une vaccination des anciens malades sont capables de résoudre ce problème », affirme-t-il. Il précise, d'ailleurs, que les événements de ces dernières semaines « rappellent le virage dramatique de la pandémie de la grippe espagnole en 1918 qui était due à une mutation du génome viral, entraînant ainsi la mort d'environ 50 millions d'individus, comme quoi, notre lutte éternelle contre les virus n'est pas une bataille facile ».