Le Maroc a acquis 65 millions de doses des deux vaccins pour lesquels le Royaume a opté, à savoir Sinopharm et AqtraZeneca, et les préparatifs pour le lancement de la campagne nationale de vaccination, qui cible 25 millions de personnes, vont bon train. Les enfants et adolescents ne font pas partie des publics prioritaires pour la vaccination anti-covid et ce, même s'ils entretiennent beaucoup de contacts sociaux. Selon un document élaboré par un groupe de professionnels de santé, chapeauté par Pr Mohammed Bouskraoui, doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech et président de la Société marocaine d'infectiologie pédiatrique et de vaccinologie (SOMPIPEV), les enfants sont moins gravement touchés par le nouveau coronavirus. « Ils peuvent néanmoins être infectés mais les formes sévères sont rares. Ils ne sont donc pas considérés comme un public à risque. De plus, les essais cliniques sont réalisés sur une population adulte », explique-t-on. Des essais spécifiques doivent encore être réalisés sur les enfants et adolescents. Ils devront démontrer l'efficacité et la sécurité du vaccin pour ce public. « Un vaccin pour un adulte ne donne pas forcément les mêmes résultats sur un enfant car leur système immunitaire est différent. Il est essentiel d'être conscient que le but premier du vaccin est d'abord de protéger les personnes vulnérables et puis de diminuer les transmissions afin d'éviter les formes sévères de la maladie. C'est pourquoi les personnes âgées sont vaccinées en priorité », détaillent les chercheurs. « Actuellement, aucun vaccin pédiatrique n'est disponible (...) Des essais cliniques doivent être menés chez l'enfant avant de pouvoir déterminer si les vaccins existants contre la Covid-19 sont sûrs et efficaces chez l'enfant (...) Les essais vaccinaux contre le SRAS-CoV-2 ne font que commencer chez les enfants et il existe donc des données très limitées sur l'innocuité et l'immunogénicité dans ce groupe », précise-t-on. Il existe actuellement très peu de données sur les facteurs de risque cliniques dans l'enfance, mais les enfants atteints de comorbidités neurologiques sont surreprésentés chez ceux qui développent une forme sévère nécessitant des soins intensifs. « La vaccination peut être envisagée pour les enfants souffrant de troubles neurologiques graves (y compris la paralysie cérébrale, l'autisme grave et la trisomie 21) qui passent régulièrement du temps dans des établissements de soins spécialisés pour enfants ayant des besoins spécifiques », ajoutent les chercheurs. Les recommandations sur la vaccination des enfants souffrant d'autres affections sous-jacentes seront examinées après la phase de déploiement initiale, date à laquelle des données supplémentaires sur l'utilisation des vaccins chez les adultes devraient permettre une meilleure évaluation des risques et des avantages.