L'année 2020 a été difficile pour le secteur de la boulangerie-pâtisserie au Maroc. Les opérateurs de cet écosystème, majoritairement des PME et des TPE, ont vu leurs recettes baisser en un tour de main. Même si les propriétaires des boulangeries-pâtisseries font figure de survivants miraculeux de cette crise sanitaire, ils font front à plusieurs problèmes, notamment la baisse de leurs recettes et de leur volume de production. Lahoucine Azaz, président de la Fédération nationale de la boulangerie et pâtisserie du Maroc (FNBPM) et vice-président de la Confédération marocaine des métiers de bouche, souligne dans une déclaration à Barlamane.com/fr que « plusieurs boulangeries-pâtisseries ont été contraintes de fermer boutique en raison de la baisse de la clientèle ». « Le maintien du CA a été rendu difficile par l'effet conjugué de la baisse de la consommation et l'intensification de la concurrence de la part des boulangers-pâtissiers informels », détaille-t-il. Il rappelle que tout au long de l'épisode pandémique, « les boulangeries-pâtisseries sont restées ouvertes malgré le fléchissement de la fréquentation des clients-magasins » qui, en temps normal, « achètent généralement du pain qui tient une place prédominante dans l'alimentation marocaine ». « Les professionnels du pain ont ainsi vu toutes leurs recettes baisser puisque de plus en plus de personnes ont commencé à pétrir du pain à la maison. Grâce au télétravail et à l'annulation de leurs traditionnelles activités, les clients ont plus de temps libre et passent plus de temps chez eux. Les fourneaux mis à l'arrêt ne se comptent désormais plus sur le doigt d'une main », a-t-il affirmé. « A cause de la pandémie, les autres clients du secteur, à savoir les opérateurs de l'événementiel, les cafés, les restaurants..., ont également été contraints de baisser le rideau, ce qui a engendré une baisse de demande insoutenable et intolérable par les détenteurs des boulangeries-pâtisseries : les pertes ont ainsi faramineuses pour les professionnels de cet écosystème (...) Il m'est ainsi difficile d'avoir de la visibilité pour les mois à venir », a-t-il ajouté. Selon plusieurs propriétaires de boulangeries-pâtisseries contactés par Barlamane.com/fr, les ventes ont diminué d'environ 60% pour les ventes du pain, tandis que la production de pâtisseries a été quasiment à l'arrêt. « Des baisses de chiffres d'affaires ont été enregistrées dans ces commerces autorisés à rester ouverts pendant le confinement. Le retour à la normale n'est pas pour encore (...) Plusieurs entreprises font actuellement face à des difficultés financières importantes. Aucune entreprise ne peut pondérer ses pertes avec la disparition du CA, combinée au maintien des charges fixes (loyers, salaires des employés (...) Pour le moment, on espère une réduction de la TVA de 20% à 10% ainsi que la suppression du droit de timbre comme de nouvelles mesures de relance économique », déplorent-ils. Pour ces chefs de PME-TPE, le CVE doit mettre en place des mesures supplémentaires permettant aux entreprises de relancer leurs activités. « Les mesures de soutien prises par ce comité ont été courtermistes et visaient à limiter l'impact des conséquences de la pandémie sur le tissu entrepreneurial. Certes, elles ont permis à quelques entreprises menacées de survivre, mais de nombreux entrepreneurs du tissu des TPE ont d'ores et déjà jeté l'éponge et déclaré faillite », regrettent-ils. Pour le moment, les propriétaires de boulangeries-pâtisseries ne ménagent aucun effort pour attirer une clientèle qui veut finir l'année sur une note sucrée. Et ce, même si cette fin d'année 2020 a un goût différent pour tout le monde, marquée particulièrement par la décision du gouvernement de resserrer la vis face à la virulence de la Covid-19, en adoptant un strict couvre-feu, la fermeture des cafés, commerces et centres commerciaux à partir de 20h tous les jours, outre la fermeture totale des restaurants à Casablanca, Tanger, Marrakech et Agadir. Une annonce qui a porté un nouveau coup dur aux commerces, notamment les boulangeries-pâtisseries, pour qui la fin de l'année est une période cruciale qui se caractérise par une hausse d'activités, particulièrement après une année difficile marquée par la pandémie ayant provoqué l'annulation des événements et l'interdiction de rassemblements.