Le FMI vient de publier un communiqué à l'issue de sa consultation au titre de l'article IV avec le Maroc, le 18 décembre dernier. Dans son communiqué, l'institution monétaire souligne que la réponse rapide des autorités marocaines a contribué à contenir les retombées de la pandémie. « Toutefois, l'activité économique a fortement ralenti au S1-2020 à cause des effets de la crise sanitaire et de la sécheresse. Le ralentissement économique a entraîné une augmentation du taux de chômage à 12,7% au T3-2020 (contre 9,4% l'année dernière) et a engendré une baisse de l'inflation (...) Avec une augmentation des dépenses du secteur public, financées par les contributions volontaires privées et publiques au Fonds Covid-19, la détérioration de la situation budgétaire a été principalement due à la baisse des recettes fiscales », souligne le communiqué. Par ailleurs, le FMI note une augmentation du déficit du compte courant à la suite de la baisse des recettes touristiques. « Néanmoins, la résilience des envois de fonds et la baisse des importations ont contenu les besoins de financement extérieur du Maroc. Les réserves internationales restent confortablement au-dessus des niveaux de l'année dernière, grâce également à l'achat de la ligne de liquidité de précaution du FMI en avril et au recours accru au financement extérieur », explique-t-on. En outre, l'institution monétaire souligne que les banques ont jusqu'à présent bien résisté à la récession, notant que le recours aux crédits a continué d'augmenter en 2020, reflétant à la fois la forte réaction de la banque centrale, qui a amélioré les conditions de liquidité et réduit les taux d'intérêt, et les programmes de crédit garanti du gouvernement. Dans ces conditions, le FMI prévoit que la croissance du PIB tombe à 7,2% en 2020 et rebondisse l'année d'après à 4,5%, alors que les effets de la sécheresse et de la pandémie diminuent et que la politique monétaire et budgétaire reste accommodante. Une amélioration progressive du déficit du compte courant est probable en raison de la reprise des recettes du tourisme et des exportations. Toutefois, le FMI fait observer que ces perspectives restent sujettes à une incertitude exceptionnelle étant donné qu'une grande partie des risques autour de la ligne de base dépend principalement de l'évolution de la pandémie et des progrès réalisés quant aux campagnes de vaccination au Maroc et à l'échelle internationale. Les administrateurs du FMI ont ainsi salué la réponse rapide des autorités qui a contribué à atténuer l'impact social et économique de ces chocs. Ils ont également encouragé le Maroc à continuer de soutenir l'économie jusqu'à ce que la reprise soit bien amorcée. Dans ce cadre, ils ont appelé les autorités à publier un cadre budgétaire à moyen terme qui montre un engagement crédible à placer la dette publique sur une trajectoire résolument descendante. S'agissant des mesures prises par BAM, les administrateurs se sont félicités des progrès réalisés récemment pour accroître la flexibilité du taux de change et ont appelé à achever la transition vers le cadre de ciblage de l'inflation prévu pour renforcer la transmission de la politique monétaire. Ils ont également salué l'engagement des autorités à généraliser le système de protection sociale pour étendre sa couverture, rendre l'accès aux prestations plus équitable et améliorer le ciblage et l'efficacité des dépenses.