Plusieurs syndicats et associations, dont Attac, ont dénoncé dimanche des « arrestations arbitraires » lors de la manifestation la veille contre la proposition de loi « sécurité globale » à Paris, où près de 150 manifestants ont été interpellés. « La manifestation s'est transformée en souricière. » Plusieurs associations et syndicats ont dénoncé, dimanche 13 décembre, des « arrestations arbitraires » lors de la manifestation la veille contre la très controversée proposition de loi « sécurité globale » à Paris, où près de 150 manifestants ont été interpellés. « Interpellations en masse, charges infondées faisant éclater le cortège, retenues sans motif légitime au-delà du délai légal, gardes à vue notifiées à la chaîne sur la base d'infractions pénales dévoyées... » : pour ces associations dont Attac, le Syndicat national des journalistes ou la Ligue des droits de l'Homme, la liste des « dérives inadmissibles » est longue. « Comme nous le redoutions », poursuivent-ils dans leur communiqué, « la manifestation parisienne, bien que dûment déclarée par un collectif d'organisations et autorisée par la préfecture de police, s'est transformée en souricière. » Deux journalistes en garde à vue À Paris, parmi les 10 000 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police, 124 ont été placés en garde à vue, selon un nouveau bilan du parquet de Paris. Parmi eux, au moins deux journalistes : un reporter du média QG et un autre du collectif Reporters en colère (REC). Selon un bilan provisoire du parquet de Paris dimanche soir, sur les 19 mineurs placés en garde à vue, 14 ont obtenu un classement sans suite dont 5 après un rappel à la loi et 4 ont reçu une convocation devant le délégué du procureur. Un dernier a vu sa garde à vue levée pour poursuite de l'enquête. Trente personnes toujours en garde à vue Sur les 105 majeurs en garde à vue, 66 ont bénéficié d'un classement sans suite dont 27 après un rappel à la loi. Six personnes seront jugées en comparution immédiate lundi et une autre a accepté une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Deux personnes ont pour leur part été libérées sans être poursuivies à ce stade mais l'enquête les concernant se poursuit. Trente personnes étaient toujours en garde à vue dimanche soir. Après deux manifestations contre la loi « sécurité globale » marquées par des violences à Paris, les forces de l'ordre ont changé de tactique samedi en intervenant tout au long de la manifestation par « bonds offensifs » pour interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un « bloc ». Selon les forces de l'ordre, ces « blocs » se constituent de petits groupes très mobiles qui se greffent sur le cortège pour détruire des commerces et en découdre avec la police.