La pandémie du coronavirus a déclenché un important déclin du commerce mondial en 2020, selon un nouveau rapport de la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (CNUCED). Le secteur des services reste le plus durement touché par la pandémie du coronavirus, et atteint son plus bas niveau depuis les années 1990. Selon les dernières estimations de la CNUCED publiées ce mercredi, la valeur du commerce mondial de marchandises devrait chuter de 5,6% en 2020 par rapport à 2019. Il s'agit de la « plus forte baisse du commerce de marchandises depuis 2009, lequel avait alors chuté de 22% ». Cette dernière prévision est significativement plus optimiste qu'il y a quelques semaines alors que la CNUCED prévoyait une baisse de 9%. « Contrairement aux années précédentes, les modèles qui estimaient le commerce international et le PIB ont dû prendre en compte une situation parmi les plus inhabituelles de mémoire d'être humain », a déclaré Steve MacFeely, Statisticien en chef de la CNUCED. La chute prévue pour le commerce des services est encore plus importante, avec une baisse probable de 15,4% en 2020 par rapport à 2019. Si elle se confirme, il s'agirait de la plus forte baisse du commerce des services depuis 1990. « En 2009, à la suite de la crise financière mondiale, le commerce des services avait chuté de 9,5% », rappelle cette agence onusienne basée à Genève. Le bulletin trimestriel de la CNUCED sur le commerce international des services, qui contient les dernières informations détaillées, montre que cette détérioration est due à l'effondrement de l'activité dans les secteurs du voyage, des transports et du tourisme. Un tableau du schisme dans le commerce des biens et des services Plus largement, les chiffres annoncés mercredi sont toutefois révélateurs. Ils dressent le tableau du schisme qui s'est produit dans le commerce des biens et des services sous l'impact de la pandémie de coronavirus. « Alors que le Manuel cartographie et présente la situation du commerce mondial des marchandises et des services, les tendances maritimes, démographiques et économiques en 2019, il est plus urgent de prévoir les impacts économiques de la pandémie », a précisé M. MacFeely. Compte tenu de l'importance accrue des données actuelles en raison des retombées économiques de la Covid-19, le manuel a été complété par des prévisions commerciales trimestrielles. En lien direct avec la pandémie de coronavirus, on enregistre une demande accrue de données actualisées sur les impacts économiques de celle-ci. « A tel point que les modèles existants se sont effondrés sous la pression et ont dû être repensés et reconstruits dans le courant de l'année », a fait valoir M. MacFeely. Le Manuel 2020 fournit un large éventail de statistiques et d'indicateurs pertinents pour l'analyse du commerce international, des investissements, du transport maritime et du développement.