Le Commissaire européen à l'élargissement et à la politique européenne de voisinage (PEV), Oliver Varhelyi, a plaidé, mardi à Rabat, en faveur d'un plan économique détaillé en vue d'approfondir davantage le partenariat Maroc-UE, tout en saluant la gestion "exemplaire" par le Maroc des répercussions de la crise sanitaire, liée à la pandémie du nouveau Coronavirus (COVID-19). "Le Maroc est un partenaire crédible de l'Union européenne d'où l'importance d'établir ensemble un plan économique détaillé pour un partenariat plus profond entre les deux parties", a souligné le Commissaire européen lors d'un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita à l'issue de leurs entretiens à Rabat. M. Varhelyi a ajouté à ce propos que les idées, les chemins et les pistes sont clairs maintenant pour mettre sur la table dès le printemps prochain "un plan économique détaillé de partenariat bilatéral". L'objectif de cette visite au Maroc est de déterminer les projets concrets à mettre en œuvre, a indiqué M. Varhelyi, mettant l'accent sur l'importance de concrétiser des projets en commun en vue de promouvoir les économies des deux parties. "Je suis très ravi de voir que le Maroc a réalisé de grandes avancées dans la gestion de la crise sanitaire liée au COVID-19", s'est-il félicité, relevant que les résultats économiques du Royaume démontrent que le pays a été "exemplaire" dans cette gestion. "Si je compare les résultats du Maroc avec les pays de la région, ou même avec certains États membres de l'Union européenne, c'est une performance à saluer", a-t-il dit. Le responsable européen a estimé, dans ce cadre, qu'il n'y a pas une solution à cette crise sanitaire pour l'Europe en dehors de la politique de voisinage, notant que le Maroc et l'UE s'attèlent sur la planification post-Covid-19 pour relancer leurs économies afin qu'elles s'en sortent encore plus fortes après cette épreuve. Pour sa part, M. Bourita a noté que la politique européenne de voisinage (PEV) doit évoluer pour transcender la logique financière pure et réhabiliter ses principes directeurs, à savoir la différenciation, la complémentarité, la solidarité, l'appropriation et le "more for more". Il a également souligné que la PEV garde toute sa pertinence 17 ans après son lancement, mais qu'il est temps pour elle aussi d'évoluer, notamment pour transcender la logique financière pure, pour se concentrer sur l'horizon du "tout sauf les institutions". La politique européenne de voisinage est appelée aussi à être une ligne directrice pour toutes les structures de l'UE, à impliquer davantage les pays du Sud dans le "decision shaping" les concernant et créer des synergies avec les cadres bilatéraux, régionaux et bicontinentaux (UpM, 5+5 et UE-Afrique notamment). Sur le volet strictement bilatéral, le ministre a réaffirmé l'engagement du Maroc à consolider un partenariat Maroc-UE "solide, innovant et pérenne". "Le partenariat Maroc-UE se porte mieux, il est davantage réactif, davantage pragmatique et en phase avec les enjeux du moment", a-t-il dit, notant que le Roi Mohammed VI veille à la qualité de ce partenariat et tient à ce qu'il soit en permanence, inscrit dans une démarche de qualité, de clarté et d'ambition.