Le président républicain sortant continue à entretenir la confusion sur ses intentions, et persiste à affirmer sans preuve que le scrutin du 3 novembre a fait l'objet de vastes irrégularités. Alors que le président Donald Trump continue à nier sa défaite à l'élection présidentielle américaine du 3 novembre, et à dénoncer sans preuve des fraudes électorales,des milliers de ses partisans manifestent samedi 14 novembre à Washington pour dénoncer ce qu'ils estiment être un «vol» du scrutin, comme l'a constaté le correspondant du Monde à Washington : «Million MAGA March» (MAGA, «Make America Great again»), «Stop the Steal», «Women for Trump» : sous des slogans variés et dans une certaine confusion, divers rassemblements étaient annoncés, soutenus par plusieurs personnalités de l'extrême droite, dont Enrique Tarrio, leader des Proud Boys, une milice nationaliste américaine. Selon plusieurs journalistes américains sur place, samedi après-midi, des membres des Proud Boys ont commencé à défiler dans la capitale américaine. Des sympathisants du mouvement conspirationniste QAnon étaient également présents : En quittant la Maison Blanche pour se rendre au golf, le président américain, qui n'a toujours pas reconnu sa défaite face à Joe Biden une semaine après l'annonce des résultats, a pu apercevoir, depuis sa limousine blindée, plusieurs centaines de ses sympathisants rassemblés dans le centre de la ville. Le convoi présidentiel est passé devant Freedom Plaza, où des manifestants enthousiastes criaient «Quatre ans de plus ! Quatre ans de plus !», ou encore «USA ! USA !». «Cela fait chaud au cœur de voir tout cet énorme soutien, surtout ces rassemblements spontanés qui fleurissent à travers le pays, dont un grand samedi à [Washington] DC. Je pourrais même essayer de passer dire bonjour», avait tweeté Donald Trump la veille. Des rassemblements anti-Trump également annoncés Darion Schaublin, un manifestant interrogé par l'Agence France-Presse, a fait plus de six heures de route depuis l'Ohio pour dénoncer un «système complètement truqué» et la «manipulation des médias». Le jeune homme de 26 ans, qui affirme avoir perdu son emploi dans un restaurant après avoir refusé le port du masque, doute de la «légitimité» du résultat des élections. Margarita Urtubey, éleveuse de chevaux de 49 ans venue de Floride avec une amie d'origine uruguayenne comme elle, estime que «Trump a largement remporté» la présidentielle. «Tout le monde le sait. Mais il est contre les médias, les géants de la tech et la corruption est horrible», dénonce-t-elle, casquette «Make America Great Again» sur la tête, disant faire partie de la «résistance». Quelques rassemblements anti-Trump ont aussi été annoncés, faisant craindre un climat tendu dans la capitale fédérale américaine. Une avance irrattrapable de Joe Biden Les résultats de tous les Etats ont désormais été annoncés par les grandes chaînes de télévision américaines. Joe Biden a remporté 306 grands électeurs, contre 232 au président sortant, soit le score inversé de la victoire du milliardaire républicain – qui avait alors parlé d'un «raz-de-marée» – face à Hillary Clinton en 2016. Un recomptage des votes doit avoir lieu en Géorgie, où l'écart est très faible entre les deux candidats, mais son issue ne changera rien au résultat final : Joe Biden dispose, quoi qu'il arrive dans cet Etat, des 270 grands électeurs nécessaires pour s'ouvrir les portes de la Maison Blanche. Donald Trump, lui, continue à entretenir la confusion sur ses intentions, et persiste à affirmer sans preuves que le scrutin a fait l'objet de vastes irrégularités. Plusieurs agences fédérales ont frontalement contredit le président. «L'élection du 3 novembre a été la plus sûre de l'histoire des Etats-Unis», ont affirmé dans un communiqué commun plusieurs autorités électorales locales et nationales, dont l'agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA), qui dépend du ministère de la sécurité intérieure.