La crise sanitaire liée au nouveau Coronavirus a démontré le rôle crucial joué par le secteur agro-industriel dans la sécurité alimentaire, a indiqué jeudi, le président de la Fédération nationale de l'agroalimentaire (FENAGRI), Abdelmounim El Eulj. En dépit de cette situation délicate, le secteur a continué à assurer l'approvisionnement régulier et suffisant du marché local sans aucune répercussion sur les prix à la consommation, a relevé M. El Eulj, lors d'une visioconférence, organisée par la Chambre de Commerce Britannique pour le Maroc, sous le thème "L'agro-industrie marocaine: Impact et plan de relance". Il a, à cet effet, souligné que l'agro-industrie, qui demeure un secteur clé pour l'économie marocaine en termes de sécurité alimentaire, de croissance et de commerce extérieur, contribue aujourd'hui à plus de 27% du PIB du Royaume et regroupe environ 27% de l'ensemble des unités industrielles, soit 2.000 entreprises. Il a également, fait savoir que les efforts sont déployés pour toute diversification des produits agroalimentaires, ainsi que l'ouverture de nouvelles perspectives sur des marchés importants tel que l'Asie, la Russie, l'Afrique Subsaharienne, le Royaume-Uni ou encore les Pays du Golf, où les progrès sont intéressants en la matière. Pour sa part, le directeur des industries agroalimentaires au ministère de l'Industrie, du commerce, de l'économie verte et numérique, Youssef Fadil, a fait observer que la conjoncture économique difficile et l'instauration en mars dernier du confinement ont entrainé une chute de la demande dans certains produits alimentaires, ainsi que le ralentissement des exportations de certains produits, notant que les produits de forte consommation principalement destinés au marché local, ont été le moins touchés par la crise en raison du maintien de la demande locale. Il a, en outre, fait remarquer que l'impact sur le secteur agro-industriel a été globalement moins critique, comparativement à d'autres secteurs industriels tel que le textile ou l'aéronautique, "d'autant plus qu'après la relance progressive de l'activité, le secteur a regagné son dynamisme petit à petit grâce à la réouverture des cafés, hôtels, restaurants (CHR) et à la reprise du rythme des exportations". Evoquant les différentes mesures mises en places par le ministère en ce sens, M. Fadil a relevé qu'une cellule de crise a été implémentée avec comme principale mission d'assurer le suivi quotidien et permanent de la chaine d'approvisionnement, notamment la disponibilité des différents produits agroalimentaires auprès des citoyens ainsi que le maintien de l'activité des entreprises productrices. "Il s'agit de l'accompagnement de ces entreprises, pour garantir la continuité de leurs activités, notamment en anticipant les éventuelles perturbations de la chaine de production et intervenir au cas échant, auprès des différents départements et administrations concernés en vue de prévenir tout aléa lié à la pandémie", a-t-il soutenu. Et d'ajouter: "Il a fallu aussi accompagner la reprise progressive, grâce à divers mesures, notamment l'indemnisation des salaries en arrêt temporaire du travail ou encore la garantie exceptionnelle "Damane oxygène", en faveur des entreprises touchées et dont la situation s'est dégradée suite à la baisse de l'activité". De son côté, le directeur de la gestion de projet au sein de l'Agence pour le développement agricole (ADA) Fouad Jinat, a relevé que le secteur agro-industriel occupe une place importante dans le tissu industriel marocain et permet la valorisation et la régularisation de la production agricole du Maroc et la création de la valeur ajoutée. Il a, dans ce sens, noté que les résultats du Plan Maroc Vert après dix ans de sa mise en œuvre, notamment le financement drainé de 104 milliards de DH, en dit long sur la performance de ce secteur, de même pour les exportations agricoles qui ont augmenté de 117% et dont la plus grande partie est relative à l'agro-industrie. Il a, par ailleurs, souligné que le secteur agro-industriel a fortement contribué à l'atteinte des résultats du plan d'accélération industrielle, dont l'objectif de 500.000 emplois a été atteint voire dépassé en 2019 et les exportations ont évolué entre 2014 et 2019 de plus de 39%. "Le secteur a contribué à la création de plus de 83.000 emplois entre 2014 et 2019 et les exportations du secteur ont évolué entre 2014 et 2019 de plus de 38%, ce qui démontre la grande dynamique de cette industrie." a-t-il ajouté.