Le secteur des Établissements et entreprises publics (EEP) occupe une place importante dans le processus de développement socio-économique du Maroc, en relation notamment avec ses apports en termes d'investissements stratégiques, d'infrastructures, de services publics et de rayonnement du Royaume à l'échelle régionale et internationale. Selon le directeur des entreprises publiques et de la privatisation au sein du ministère de l'Economie et des Finances (MEFRA), Abderrahmane Semmar, les EEP constituent un acteur majeur dans le modèle de croissance du Maroc comme en témoignent l'évolution de leurs principaux indicateurs sur la dernière décennie. Toutefois, ces EEP souffrent de dysfonctionnements et de fragilités qui entravent leur développement et limitent leurs performances. Ainsi, le développement de la contribution des EEP à la croissance économique du pays et à sa dynamique de développement nécessite des ruptures en termes de dimensionnement de ce portefeuille, de son pilotage, de sa gouvernance et de suivi de ses performances. Il s'agit, selon le responsable, de dépasser les différents dysfonctionnements et insuffisances dont souffre ce secteur et qui ont été relatés, par ailleurs, par les différentes institutions et corps de contrôle dont, notamment, la multiplicité des acteurs publics dans certains secteurs avec parfois des chevauchements et doublons ainsi que le manque de synergies entre certains EEP devant permettre de disposer d'entités de tailles critiques pouvant concourir à une croissance externe. Il est question également de revoir les modèles économiques de certains EEP afin de renforcer leur rendement, la qualité de leurs services et l'optimisation de leurs relations financières avec l'État. « A cet égard, le portefeuille public n'est plus considéré comme une sphère homogène et ses maux n'appellent pas les mêmes remèdes. Ainsi, nous distinguons entre deux grandes catégories, à savoir, les EEP commerciaux et ceux n'ayant pas de vocation commerciale« , souligne l'économiste. Pour rappel, la gestion stratégique des EEP commerciaux sera confiée désormais à une Agence nationale dédiée qui se chargera de valoriser le patrimoine de l'Etat, de défendre ses intérêts en tant qu'actionnaire et d'assurer une reddition sur les performances des EEP composant son périmètre. A ce niveau, la fonction de l'État actionnaire qui sera portée par ladite Agence permettra de dynamiser et de professionnaliser la gouvernance de ces entités et, partant, de déployer des solutions à même d'améliorer l'efficacité et la création de la valeur ajoutée par les EEP commerciaux. Pour les EEP non commerciaux, l'efficacité de leur actions et la réduction de leur dépendance envers le BGE seront recherchées à travers, notamment, la revue de leurs modèles et de leurs missions en veillant à une bonne adéquation qualité/coût de service. Cette revue des missions aboutirait à la liquidation/la dissolution des entités dont la mission n'est plus opportune avec réintégration de certaines missions aux ministères concernés ainsi qu'au regroupement de certains EEP dont la mission serait justifiée mais nécessitant des synergies.