Mahathir Mohamad, ultraconservateur, a posté dans une série de messages des attaques contre la France, quelques heures après l'attentat de Nice. Deux messages ont été supprimés jeudi 29 octobre. Twitter et Faceboook ont retiré, jeudi 29 octobre, des messages de l'ex-premier ministre malaisien, Mahathir Mohamad, dans lesquels il déclarait notamment que, selon lui, les musulmans pouvaient « tuer des millions de Français ». La décision intervient après la mort de trois personnes, dont au moins une égorgée, dans une église de Nice lors d'une attaque considérée par les autorités françaises comme terroriste. Peu après cette attaque, Mahathir Mohamad, un ultraconservateur aujourd'hui âgé de 95 ans, qui fut premier ministre de Malaisie, pays à majorité musulmane, jusqu'à la chute de son gouvernement en février, a posté sur son compte Twitter une série de messages incendiaires. Parmi eux : «Au cours de leur histoire, les Français ont tué des millions de gens. Beaucoup étaient musulmans. Les musulmans ont le droit d'être en colère et de tuer des millions de Français pour les massacres du passé.» Se référant à la décapitation à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre, du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty, qui avait montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves dans le cadre de son enseignement, M. Mahathir a également déclaré qu'il n'approuvait pas l'attentat mais que la liberté d'expression n'incluait pas «les insultes à l'égard d'autrui». «Quelle que soit la religion mise en cause, les gens qui sont en colère tuent», a affirmé l'ex-premier ministre, déjà auteur de déclarations antisémites et homophobes. M. Mahathir, qui a occupé à deux reprises le fauteuil de premier ministre pendant une durée cumulée de vingt-quatre ans, a enfin jugé que le président français, Emmanuel Macron, était «très primitif». Suppression Après la diffusion de ces messages, partagés par des milliers d'autres comptes Twitter dans le monde, le réseau social les a maintenus en ligne pendant un certain temps, invoquant un «intérêt pour le public» de pouvoir les lire, tout en les accompagnant d'un avertissement : «Ce Tweet a enfreint les règles relatives à la glorification de la violence. Toutefois, Twitter a déterminé que sa disponibilité peut présenter un intérêt pour le public.» Puis le secrétaire d'Etat français au numérique, Cédric O, a annoncé avoir appelé Twitter à suspendre le compte et à retirer le message. Seul le Tweet en question a finalement été retiré, alors que les autres messages mis en ligne par Mahathir Mohamad restaient, eux, visibles. Les suppressions de Tweet de responsables politiques sont rarissimes sur Twitter, la plate-forme estimant que même lorsqu'ils enfreignent ses règles, ils ont une «valeur informative». Peu après, Facebook a à son tour supprimé le même message, que l'ex-premier ministre malaisien avait également publié sur sa page Facebook. «Nous n'autorisons pas les discours de haine sur Facebook et condamnons fermement tout soutien ou appel à la violence, au meurtre ou aux atteintes physiques», a expliqué Facebook.