Enfin. Après cinq ans de tergiversations, le projet de «Passenger name record» (PNR) a été adopté jeudi matin au Parlement européen par 461 voix pour et 179 contre, quelques semaines après les attentats de Bruxelles. Dès le lendemain des attaques de janvier 2015 à Paris, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait réclamé cette mesure «indispensable» selon lui pour lutter efficacement contre les réseaux terroristes. «J'espère que nous aurons un vote positif», avait déclaré mercredi le rapporteur du texte, le député conservateur britannique Timothy Kirkhope, à Strasbourg, où a lieu depuis lundi une session plénière du Parlement. «Nous avons créé une directive qui va sauver des vies», avait-il plaidé. * A quoi sert le PNR? Qui voyage et avec qui? C'est l'objet de ce fichier, qui doit permettre de mieux tracer les itinéraires aériens des terroristes potentiels, à partir d'informations que les compagnies aériennes auront l'obligation de transmettre aux Etats, lesquels devront ensuite se les partager. Le PNR obligera donc les transporteurs aériens à communiquer des données sur leurs passagers – le nom, l'adresse de la personne, ses numéros de passeport et de carte bancaire, ses dates de voyages et ses itinéraires – aux Etats européens concernés par un vol depuis ou vers un pays tiers. Le PNR européen sera l'addition des PNR nationaux. Plus de la moitié des pays européens se sont dotés d'un tel système de surveillance. Les Etats-Unis, le Canada, l'Australie et le Royaume-Uni sont, eux, dotés d'un tel système depuis plusieurs années.