À l'instar des économies mondiales, l'économie marocaine subit les effets de la COVID-19 rapidement et de plein fouet. Le pays souffre de chocs économiques aussi bien intérieurs qu'extérieurs et doit faire face à une combinaison de chocs brutaux et soudains portés à l'offre et à la demande, indique la Banque mondiale. Malgré les mesures politiques rapides et décisives prises par le Maroc pour contenir la propagation de la COVID-19 et atténuer ses effets négatifs sur tous les secteurs de l'économie, le pays devra faire face à une profonde récession, la première depuis 1995. Le maintien de mesures politiques adéquates est essentiel, tant pour raccourcir et atténuer la crise économique, sociale et sanitaire, que pour accélérer le redressement. La COVID-19 a rapidement engendré la pire récession que l'économie mondiale ait connue depuis 80 ans. Les mesures de confinement, associées aux autres restrictions pour lutter contre cette crise de santé publique, ainsi que le ralentissement spontané de l'activité économique dû à la baisse de la production et de la consommation, constituent une combinaison sans précédent de chocs négatifs de l'offre et de la demande provoquant une profonde récession. L'arrêt soudain de l'activité économique affecte gravement les entreprises, les ménages, les institutions financières et les marchés. La Banque mondiale prévoit une contraction de la croissance mondiale de 5,2 % en 2020, malgré un soutien sans précédent des politiques fiscales et monétaires. La récession mondiale pourrait être encore plus grave si la maîtrise de l'épidémie prenait plus de temps que prévu, ou si les problèmes de liquidité actuels se transformaient en problèmes de solvabilité (pour les ménages, les entreprises et/ou les États). La crise économique met les budgets publics, les ménages et le secteur privé sous pression. La baisse des revenus dans un contexte d'augmentation des dépenses pour contenir la propagation de la maladie met le budget du gouvernement sous pression. Parallèlement, les ménages perdent leur emploi en raison de la baisse de la demande extérieure, des mesures de confinement ainsi que de la diminution des transferts de fonds depuis l'étranger. Le marché du travail souffre également de la crise, car de nombreux emplois sont informels ou temporaires. Le secteur marocain des services est fortement touché par les restrictions de voyage, et le secteur du tourisme particulièrement, comme en témoignent les milliers de pertes d'emplois de ce secteur. Les effets de l'épidémie ne font qu'aggraver les insuffisances générales affichées par le secteur agricole en 2019 Pas moins de 57 % des entreprises privées (72 % des très petites entreprises et 26 % des PME) ont déclaré avoir cessé définitivement ou temporairement leurs activités. Malgré les difficultés, la COVID-19 représente une opportunité d'accélérer des réformes économiques engagées depuis longtemps. Le suivi de l'épidémie et de ses effets ultérieurs sur l'économie nécessite le renforcement de la résilience de l'économie marocaine, notamment par l'élaboration de mesures d'adaptation. La reprise de l'économie dépendra de la manière dont le système de santé pourra détecter les niveaux locaux de transmission de la COVID-19 et riposter, ainsi que de la durée de l'épidémie. Néanmoins, les ripostes politiques visant à soutenir les employeurs et les travailleurs pendant la crise détermineront la rapidité avec laquelle le pays pourra se relever au lendemain de cette crise.