Situation « problématique » en Mayenne, « inquiétante » en Nouvelle-Aquitaine, « signaux faibles » à Paris... le gouvernement français a décidé d'accélérer la mise en place de cette mesure. Le ministre de la santé, Olivier Véran, prévient cependant qu'il ne « veut plus confiner le pays ». Le premier ministre français, Jean Castex, a annoncé, jeudi 16 juillet au Sénat, que le décret rendant obligatoire le port du masque dans les lieux clos recevant du public entrerait en vigueur « la semaine prochaine », alors que la date du 1er août était jusqu'ici évoquée. M. Castex a précisé que « dans les locaux dits professionnels, cela suppose une évolution des protocoles sanitaires régissant les activités concernées ». Entre « signaux faibles » à Paris et situation jugée « problématique » en Mayenne ou « inquiétante » en Nouvelle Acquitaine, le tableau que dressent les autorités de l'épidémie en France métropolitaine est peu rassurant. L'agence régionale de santé (ARS) évoque jeudi une « évolution inquiétante » en Nouvelle-Aquitaine, région jusqu'ici très épargnée par le virus. Dans un communiqué, l'ARS Nouvelle-Aquitaine recense dix clusters (au moins trois cas groupés), alors que son précédent point de situation, vendredi, n'en comptabilisait que trois. Sur ces dix foyers, un seul se trouve dans un Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), en Dordogne, six, notamment à Bordeaux, Brive ou Châtellerault, sont liés à des « événements privés » comme des fêtes ou des mariages, et deux dans la Vienne sont issus d'un « réseau familial élargi ». Ces cas sont dus au « manque d'application des gestes barrières », explique l'ARS, qui relève que « la saison propice aux retrouvailles familiales et aux festivités diverses présente un contexte favorable à une reprise active de la circulation du virus en Nouvelle-Aquitaine, région, de surcroît, très touristique ». L'ARS dit également redouter les retours de voyage à l'étranger et le rassemblement de travailleurs saisonniers dans une région très agricole, comme en témoigne un cluster à Parentis-en-Born (Landes). La Gironde, le département le plus peuplé avec sa capitale, Bordeaux, est désormais en « vulnérabilité modérée », écrit l'ARS. Des « signaux faibles de reprise » de l'épidémie de Covid-19 sont également signalés dans des hôpitaux parisiens, a averti Olivier Véran. « Nous assistons dans certains hôpitaux parisiens à des signaux faibles de reprise épidémique, c'est pourquoi je demande aux Français de rester particulièrement vigilants, actifs, contre le virus », a déclaré le ministre, qui ne « veut plus confiner le pays ». Il s'agit d'indicateurs « non pas inquiétants, mais d'attention particulière » de reprise, comme le nombre d'appels à SOS-Médecins, au SAMU et d'admissions à l'hôpital, a-t-il détaillé. Concernant les tests, il a affirmé avoir fait envoyer « 1,5 million d'ordonnances de diagnostic » dans la région Ile-de-France, et autorisé les techniciens de laboratoires à réaliser des prélèvements pour faire face à la hausse des demandes. « Il y a un grand nombre de Franciliens qui souhaitent partir en vacances et qui veulent se faire tester avant de partir, ce qui veut dire qu'il y a un afflux de personnes qui veulent accéder aux laboratoires depuis quelques jours. » Il y a donc un « besoin de ressources humaines, de bras, pour faire autant de tests PCR [par écouvillons] qu'il y a de demandes ». L'aéroport de Roissy est notamment capable de tester jusqu'à « 2 000 personnes par jour », affirme-t-il. Et sur leurs lieux de vacances, les Français, « où qu'ils soient, auront la possibilité de se faire tester », a assuré le ministre, qui préfère « convaincre » de faire des examens que de « contraindre ».