Les systèmes de ventilation et de climatisation peuvent-ils contribuer à propager le coronavirus ? Le risque de propagation par l'air conditionné est-il réel ? Faut-il le bannir ? Telles sont les questions que se posent plusieurs personnes aujourd'hui dans ce contexte marqué par la prolifération de la pandémie. La question de la propagation du coronavirus par les systèmes de climatisation se pose de plus en plus après la publication d'une étude pré-publiée chinoise, donc non validée par la communauté scientifique, établissant un lien entre l'air climatisé et la propagation du virus. Cette étude révèle que la climatisation a favorisé la contamination de plusieurs personnes. C'est dans un restaurant climatisé de 5 étages, sans fenêtres, localisé en Chine que les contaminations ont eu lieu. Une famille a déjeuné dans ce restaurant. Le lendemain, un membre de cette famille a présenté des symptômes du coronavirus. Ce déjeuner aurait favorisé la contamination de 9 autres personnes : 4 membres de la même famille et 5 personnes des deux autres familles à proximité de la première, dont 2 personnes qui étaient installées sous l'air conditionné. Le lendemain, 83 personnes ont déjeuné au même étage que ces personnes, dont 10 personnes ont développé des symptômes par la suite. Les auteurs de cette étude considèrent ainsi que la piste de la contamination par climatiseur est plausible. D'autres chercheurs américains ont également trouvé des traces virales dans des échantillons d'air et sur des surfaces, dont des pales de ventilateur. Toutefois, plusieurs experts indiquent qu'il faut écarter cette hypothèse. En effet, ils soutiennent que la propagation du coronavirus se fait essentiellement par les grosses gouttelettes émises, maximum 1 à 1,20 mètre, et par le transfert lié aux mains. Aucun élément ne prouve, jusqu'à présent, que les particules virales transmises par aérosols (mouvements d'air) sont contaminantes. Les tuyaux d'aération des bâtiments publics sont tellement longs que les particules finissent par se perdre. Il faut donc éviter les ventilations les plus asséchantes et humidifier l'air tout en nettoyant les surfaces qui peuvent être potentiellement infectées. La charge virale en serait donc minime. Une source médicale affirme à Barlamane.com, que le coronavirus est un virus enveloppé donc fragile. Pour qu'il soit transporté dans le circuit de la climatisation -lui-même et non les gouttelettes- et qu'il soit contaminant, il faudrait une forte charge virale : soit un groupe de cas positifs dans l'endroit climatisé où se trouveraient des personnes saines, soit que les filtres du système de climatisation soit défaillants. Ce virus, insiste la source médicale n'est pas viable longtemps, contrairement aux champignons dont l'aspergillose. Qu'en est-il donc du risque d'être infecté en avion ? Selon plusieurs chercheurs, il y a un risque faible de contracter une maladie respiratoire dans la carlingue d'un avion. En effet, l'air qui circule dans un avion est pressurisé à une pression beaucoup plus élevée que celle enregistrée au sol. La pression dans la cabine est ainsi sensiblement équivalente à celle enregistrée en montagne à une altitude de 1.500 à 2.000 mètres. L'air est renouvelé 30 fois par heure pendant le vol par une prise à l'extérieur de l'avion. Il est aussi traité par des compresseurs qui le restituent dans la cabine à une pression plus élevée après avoir été filtrée. Selon des études menées par l'AESA, l'agence européenne indépendante pour la sécurité aérienne, la qualité de l'air dans la cabine est similaire ou même meilleure que celle normalement enregistrée dans les environnements intérieurs tels que les bureaux, les écoles, les maisons. En effet, le système est conçu pour faire circuler l'air qui est prélevé à 50% de l'extérieur et à 50% à l'intérieur, mais filtré. Les avions, en particulier ceux de dernière génération, ont des filtres si efficaces et modernes, appelés air à haute efficacité (HEPA), qu'ils sont identiques à ceux des hôpitaux. Ils parviennent ainsi à capturer et bloquer jusqu'à 99,97% des microbes présents. Ainsi par le passé et depuis les crises engendrées pas Ebola et H1N1, les procédures de désinfection en cabine pour les risques de contact via ceintures, tablettes, boltaron des sièges et robinets, boutons d'ouvertures des toilettes, ont déjà été établies, révèle à Barlamane.com un expert en maintenance aéronautique. Dans ce contexte marqué par la propagation du coronavirus, de nouvelles procédures de désinfection cabine seront mises à la disposition des compagnies aériennes, au niveau de la maintenance et de l'exploitation, pour éliminer tout risque potentiel.