Si le confinement a été une décision difficile à prendre pour freiner le rythme de propagation du nouveau coronavirus, le déconfinement semble autrement plus problématique. Intervenant le 20 avril dernier en séance des questions orales à la Chambre des représentants, le ministre de Santé, Khalid Ait Taleb, a indiqué que le déconfinement se déroulera de manière progressive à l'échelle nationale et selon la situation épidémiologique des différentes régions. Le déconfinement dépend également de l'indice de reproduction du virus (R0) qui doit descendre en deçà de 1. A chaque nouvelle mesure barrière, le taux de transmission du nouveau coronavirus, appelé Rt ou R0, diminue. Il s'agit du taux de reproduction de base d'un virus. Sa mesure permet de dire combien de personnes en moyenne seront infectées par une personne contaminée par ce virus. Si ce taux est maintenu à moins de 1, le nombre des nouvelles infections baisse, ce qui permet de contrôler l'épidémie. Selon l'OMS, le R0 est le produit de trois facteurs : le risque de contracter le virus lors d'un contact, le nombre de contacts par jour et le nombre de jours où une personne infectée est contagieuse. Les mesures de prévention et de contrôle visent à abaisser les valeurs de chacun de ces trois paramètres. L'objectif premier des autorités sanitaires est de réduire le R0 : le risque de contagion d'une personne à une autre est pratiquement très atténué. Dans le cas du coronavirus qui est un virus très contagieux, le R0 serait de 2 à 3 voire plus. L'objectif est de le ramener à moins de 1. Selon le ministre de la Santé, « le R0 a baissé. Il était de 3. A présent il est inférieur à 1, mais cette tendance doit durer » et doit être confirmée. Si le R0 est supérieur à 1, un malade va contaminer plus d'une personne donc l'épidémie va prendre de l'ampleur. S'il est inférieur à 1, petit à petit les malades contaminent moins de personnes et donc l'épidémie peut s'atténuer voire disparaître. il est à rappeler que si au début de la pandémie, pour déconfiner, les pays, en général, pensaient attendre le cas 0 zéro pendant une période de deux semaines, aujourd'hui, il semble que les exigences économiques ne permettent plus de penser en l'après Covid-19 mais plutôt à vivre avec le Covid-19.