Capturé vivant à Molenbeek vendredi 18 mars, au terme d'une cavale de quatre mois, Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats qui ont fait 130 morts à Paris, aura droit à un procès. Incarcéré le lendemain dans le quartier Haute sécurité de la prison de Bruges, il est inculpé par la justice belge pour « participation à des assassinats terroristes » et « participation aux activités d'un groupe terroriste ». Le franco marocain refuse son extradition vers la France mais, affirme à Paris le ministère de la Justice, ce refus ne bloquera pas son transfèrement, une fois passé un délai de 90 jours. Selon son avocat, qui a déclaré hier à la presse qu'il ne plaidera pas pour une remise en liberté, Salah Abedeslam « collabore avec la justice belge ». Sven Mary ajoute :«Nous avons refusé sa remise à la France parce qu'il y a d'abord un dossier en Belgique qui doit être géré ». Ce week end, à Bruxelles comme à Paris, les médias dressent le portrait de « l'ennemi public numéro un » qui, note francetv info ce dimanche, est « soupçonné d'être le dernier survivant parmi les jihadistes qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre ». Le quotidien belge Le Soir rappelle que le rôle exact de Salah Abdeslam dans ces attentats reste un mystère et qu'un procès permettra de répondre aux interrogations liées au mode opératoire de ces attaques revendiquées par l'organisation Etat islamique. Des précisions ont déjà été apportées par Salah Abdeslam lors de son premier entretien avec les enquêteurs belges. Le procureur de Paris a déclaré hier soir que le présumé terroriste a dit qu'il « voulait se faire exploser au stade de France » le soir des attentats, avant de faire « machine arrière ».