La fonte des glaciers est un événement connu des scientifiques depuis des années. C'est aussi un baromètre qui sert à mesurer l'impact du réchauffement climatique sur notre planète. Deux nouvelles images diffusées par la NASA montrent la différence sur la calotte glaciaire de l'île Eagle, qui se trouve sur le Continent blanc, entre le 4 et le 13 février. Les instantanés avant et après montrent une diminution spectaculaire de 20% de la glace et de la neige le long de la pointe nord de la péninsule antarctique. Soulignons que la quantité de glace perdue annuellement sur le Continent blanc a été multipliée par sept entre 1979 et 2017. L'incursion d'eau de mer relativement chaude sous les barrières de glace est à l'origine de ce phénomène de destruction lente de ce capital glaciaire. Avec le réchauffement climatique, les anomalies, improbables dans certaines zones, deviennent désormais probables. De plus, l'année 2019 a conclu une décennie marquée par sa chaleur exceptionnelle à l'échelle mondiale. Et ce, en raison des gaz à effet de serre produits par les activités humaines. Et la tendance se poursuit puisque le premier mois de l'année 2020 a été le plus chaud enregistré depuis 1850. Cette hausse des températures a des conséquences naturelles sur les calottes glaciaires qui perdent des milliards de tonnes chaque année. Depuis 2012, l'Antarctique en a perdu 219 milliards annuellement, soit trois fois plus qu'avant cette année, selon une étude menée sur plus de 25 ans par une équipe de chercheurs de la NASA. C'est ainsi 8 % du pergélisol qui est menacé de disparition, principalement dans l'Antarctique Ouest où la perte des glaces s'est accélérée dans les premières décennies de ce siècle. Si l'ensemble des terres glacées de ce territoire austral devait fondre, le niveau des océans grimperait alors de 60 mètres.