Le maire et son premier adjoint sont soupçonnés de «dilapidation de deniers publics et octroi d'indus avantages». Tandis que Belcaid compte sur le soutien du haut-commandement de son parti, son adjoint se sent comme un paria délaissé par sa chapelle politique. A la suite de la décision du parquet général près la cour d'appel de Marrakech de confier au juge d'instruction, le dossier de la poursuite du maire de la ville Mohamed Larbi Belcaid et de son adjoint Youness Benslimane pour «dilapidation et détournement des deniers publics», ce dernier n'a pas manqué de déplorer que seul le maire ait reçu le soutien des cadres du PJD, notamment de la part de Saadeddine El Othmani et de l'ex-chef du gouvernement Abdel Ilah Benkiran. Le PJD a exprimé son «soutien unanime» à Belcaid, et le patron de l'exécutif, Saadeddine El Othmani, qui en est issu, s'active pour que le maire soit appuyé dans la tourmente qu'il traverse. Le ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme (et ex-ministre de la Justice), Mustapha Ramid, l'ancien ministre de l'emploi, Mohammed Yatim et Slimane Raissouni, autres figures du PJD, ont participé, le 11 février dernier, à une réception à Rabat. Elle fut sanctionnée par la création d'une commission de suivi de ce dossier. Une rencontre dont Benslimane a été exclu par le chef du gouvernement. Youness Benslimane a, en réaction, laissé entendre qu'il serait prêt à faire défection du PD pour rallier une autre formation politique, tout en soulignant que les autorités sont les véritables instigateurs de sa poursuite en justice pour des considérations politiques liées à son appartenance au parti islamiste. Depuis le déclenchement de cette affaire le 16 février 2017 après la plainte déposée auprès du procureur général du Roi près la cour d'appel de Marrakech, par l'«Association nationale de défense des droits de l'Homme» (ANDDH) contre les mis en cause pour «dilapidation et détournement de deniers publics», à l'occasion de l'organisation de la COP22, le directoire du PJD s'est montré, en effet, solidaire uniquement avec Mohamed Larbi Belcaid. Même Abdel Ilah Benkiran avait incité ce dernier à défendre seulement son cas. Même attitude du côté de l'avocat issu du PJD, Abdessamad Idrissi, qui se dit prêt à soutenir, inconditionnellement, Mohamed Larbi Belcaid, sans faire aucune mention de son co-accusé.