La langue arabe, au centre d'une polémique récente, mais néanmoins récurrente au Maroc, s'est, le temps d'un congrès, imposée grâce notamment à ses fervents défenseurs dont l'Alliance nationale pour la défense de la langue arabe. Sous le thème, « La langue arabe et le savoir», ce congrès, tenu lundi à Rabat, a réuni divers spécialistes nationaux et internationaux, venus défendre la langue du Coran. Cette rencontre internationale vient à point nommé au Maroc où un débat sur l'utilité ou pas de cette langue dans l'enseignement de certaines matières scientifiques notamment, a vite tourné à la polémique, secouant ainsi le landerneau politico-académicien au point d'arriver au parlement. L'on se rappelle à cet égard, la sortie fracassante du chef du Gouvernement Abdelilah Benkirane contre son ministre de l'éducation nationale Rachid Belmokhtar fervent défenseur de la langue de Molière, sans oublier celle médiatique du publicitaire et chef d'entreprise Noureddine Ayouch qui avait, lui, défendu le dialecte. Mais c'était sans compter sur les défenseurs farouches de la langue arabe qui sont légions au Maroc, à leur tête le chef du gouvernement lui-même. Ce dernier, a profité de la tenue de ce congrès pour, encore une fois, mettre en relief ‘'le rôle historique de la langue arabe dans la diffusion du savoir''. Il a cependant tenu à rassurer ses détracteur, en appelant à une politique publique intégrée et multidimensionnelle qui fédère tous les efforts pour la protection des deux langues officielles du Royaume tout en garantissant l'ouverture sur les langues vivantes. Sa ministre déléguée chargée de l'enseignement supérieur, jamila El Mossali a, elle, chiffres à l'appui, souligné que la langue arabe occupe la 6ème place parmi 60 langues sur Twitter, devance la langue française dans les milieux estudiantins britanniques, outre son apprentissage dans plusieurs universités à travers le monde. Elle a également noté que l'arabe est la 5ème langue la plus parlée dans le Monde, 5ème en termes d'influence, 4ème sur internet et figure parmi les langues officielles adoptées par les Nations Unies. Lui faisant l'écho, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, est allé encore plus loin en soulignant que la défense de la langue arabe est une question existentielle, mettant l'accent sur la sécurité linguistique, la souveraineté de la langue et la défense des langues arabe et amazigh. Quant au directeur général de l'Organisation Islamique de l'Education, les sciences et la culture (ISESCO), Abdelaziz Ben Othman Touijri, il a souligné la nécessité de réhabiliter cette langue et fédérer les efforts des responsables et de la société civile à tous les niveaux pour ériger l'arabe en langue d'étude, d'administration et de vie publique vu son influence dans la civilisation arabe et musulmane. Le président de l'Alliance nationale pour la défense de la langue arabe, M. Fouad Bou Ali, a, des con coté, appelé à une alliance entre les deux langues officielles, l'arabe et l'amazighe, qui, selon lui, sont liées par un destin commun. C'est dire que la langue arabe a de beaux jours devant elle.