Le torchon brûle entre les opérateurs dans le secteur des transports dans les provinces de Sud et Le ministère de l'Equipement, du transport, de la logistique et de l'eau (METLE). Pour cause, un tissu de créances qui, par-delà leurs natures ou origines diverses, constitue un sujet brûlant. Avant le mouvement de grève annoncé par seize fédérations et associations représentant les transporteurs qui font transiter les marchandises au niveau des frontières et des ports, la Société nationale des transports et de la logistique (SNTL) est accusée, par les opérateurs du secteur du fret routier d'Agadir «d'avoir gelé le plan de règlement de leurs impayés», ce qu'elle dément. Dans un communiqué diffusé dans la soirée du 10 octobre, SNTL indique que 325 millions de dirhams ont été versés à ces sociétés entre janvier et octobre 2019. Elle indique également que le dialogue «est toujours ouvert avec ses partenaires du secteur» marqué par la réunion qui s'est tenue le 4 octobre à Mohammedia «en présence de plus de vingt membres représentant des sociétés de transport d'Agadir». Au cours de cette réunion, ajoute le communiqué de la SNTL, «toutes les clarifications ont été données sur le statut de la société et ses efforts pour améliorer sa situation financière et comptable afin d'honorer ses obligations envers ses partenaires, en coordination avec les autorités de tutelle». Au cours de cette réunion, la Société nationale de transport et de logistique «a fourni des explications et donné des garanties nécessaires à tous les représentants de sociétés de transport ayant des liens avec la SNTL « pour favoriser la flexibilité des paiements.» À la suite de cette réunion, il a été convenu de former un comité mixte composé de trois membres issus des représentants des sociétés de transport opérant à Agadir afin de dresser un inventaire aussi complet que possible du règlement mensuel des différents créanciers. À cet égard, ajoute la même communication, il est prévu que, le 30 octobre, «le comité se réunira avec l'administration de la société afin de déterminer l'étendue de la mise en œuvre de cette décision.» Pour rappel, une quinzaine de transporteurs ont saisi la justice début janvier pour réclamer de l'opérateur public de la logistique des impayés qui s'accumulent depuis plus d'un an. Ces sociétés, liées à la SNTL par des contrats de sous-traitance s'attendaient à une régularisation de leurs droits au terme du dernier conseil d'administration tenu en décembre 2018. La SNTL était en ligne de mire de la Cour des comptes et de l'Inspection générale des finances (IGF). Si le directeur général de la société affirme que «l'ensemble des clients des filiales ont été payés à 100%» et que les factures impayées font état «d'un litige». Les créanciers, disposant de tous les justificatifs, désapprouvent. La plupart convaincus que l'établissement a des défaillances de trésorerie et qu'il ne parvient pas à en colmater les brèches. Les bilans de la SNTL et de sa filiale SNTL Supply Chain n'ont pas été approuvés depuis trois ans. Aucune mesure n'a été prise pour redresser la situation de société malgré ses différents dysfonctionnements.