La montée des eaux des océans et la submersion des côtes dans divers continents n'est pas un scénario de science fiction, mais une perspective réelle, au vu des extrapolations déduites par les scientifiques et les océanographes. Ces prévisions pourraient bien devenir réalité, si l'humanité continue à reproduire les mêmes politiques et les mêmes comportements envers l'écosystème planétaire. Ce scénario cauchemardesque est, en effet, jugé inexorable à en juger par les dernières données dévoilées par la NASA, mercredi. La montée des eaux des océans d'au moins un mètre, due au réchauffement climatique, est inévitable dans les 100 à 200 ans qui viennent, selon cette étude. Cette fourchette assez large est, en effet, estimée compte tenu du fait que les scientifiques ne savent pas à quelle vitesse vont fondre les principales calottes glacières des pôles. «Mais, au vu de ce qu'on sait aujourd'hui, à propos de l'expansion des océans avec le réchauffement de la terre et sur la fonte des glaciers et des calottes glacières qui ajoutent de l'eau dans les océans, il est pratiquement certain que nous aurons une augmentation du niveau des mers d'au moins un mètre et probablement davantage», explique Steve Nerem, de l'université du Colorado et qui dirige l'équipe de la NASA chargée de surveiller la montée des niveaux de la mer. Les dernières prédictions sérieuses en date, qui remontaient à 2013 par un panel intergouvernemental des Nations unies sur le changement climatique, évoquaient une montée des océans de 30 à 90 cm d'ici la fin du siècle. Les scientifiques surveillent particulièrement les glaces du Groenland, qui ont perdu en moyenne 303 milliards de tonnes par an durant la dernière décennie. Ces dangers qui s'annoncent pour l'humanité se doublent des risques que font courir les tsunamis à de nombreuses régions côtières du monde, surtout en Méditerranée. Ce scénario est en effet jugé très plausible en Méditerranée au vu des données sur la surveillance sismique sous-marine. Aujourd'hui on dispose de deux approches pour limiter les effets des tsunamis dans les zones côtières: la mise en place de systèmes d'alerte permettant de déclencher l'évacuation des populations avant l'arrivée du tsunami et la prise en compte des tsunamis dans le la conception des ouvrages et équipements en zones côtières. Plusieurs pays méditerranéens disposent aujourd'hui d'une capacité de surveillance sismique sous-marine, notamment la France et l'Italie. Les risques d'un tremblement de terre suivi de tsunami ne relève pas de la fiction. Le terrible tremblement de terre de Messine (Italie) en 1908, de magnitude estimée supérieure à 7,5, fut suivi d'un tsunami. La catastrophe a causé un total de 60.000 morts et mis pour longtemps en difficulté l'économie locale. Les ravages seraient sans doute plus grands aujourd'hui si pareil événement venait à se reproduire, avertissent les scientifiques.