La délégation du gouvernement espagnol de l'enclave occupé de Sebta ont décrété, mercredi, la fermeture du poste-frontière piétonnier «Tarajal II», qui assure, depuis février 2017, lors de son inauguration, le trafic aller-retour quotidien de quelque 3.000 citoyens marocains. Toutes les marchandises acquises dans la ville sont transportées à pied vers le Maroc. La décision, à caractère «indéfini», est justifiée «afin de garantir la sécurité de tous les circuits de portage», a-t-on expliqué dans une déclaration aux médias dans laquelle il a été souligné que «c'est une mesure pour éviter les risques liés à l'accumulation de milliers de personnes des deux côtés de la frontière». Depuis son entrée en service, le 27 février 2017, le passage de «Tarajal II» a enregistré une série d'avalanches ou d'accidents ayant causé la mort de cinq femmes et un homme. Ce dernier a succombé à ses blessures après s'être précipité dans le vide pour tenter de contourner les files d'attente organisées jusqu'à 36 heures avant d'accéder à Sebta. La délégation du gouvernement espagnol à Sebta a expliqué qu'au cours des prochains jours qu'"elle tentera de réorienter et de canaliser le passage des porteurs de manière plus ordonnée (les lundis et mercredis consacrés aux femmes, les mardis et jeudis aux hommes) pour tenter de minimiser le danger posé par l'accumulation de milliers de personnes dans l'environnement frontalier des deux pays, dont le transit avait déjà été modifié par les nouvelles restrictions imposées jusqu'à présent sur certains produits. Le Maroc consent sans critères fixes à l'entrée sur son territoire de produits en provenance de Sebta par le biais du « commerce atypique » ou du « commerce transfrontalier », qui est officiellement une « contrebande » pour les autorités. Le «commerce atypique» procure des centaines de millions d'euros chaque année à Sebta et son poids dans l'économie locale est estimé au quart de son PIB annuel.