Abdullah Abdullah, principal rival du chef de l'Etat Ashraf Ghani à l'élection présidentielle qui s'est tenue samedi en Afghanistan, a revendiqué la victoire lundi sans attendre les résultats officiels. Il déclare avoir remporté le scrutin alors que les résultats préliminaires ne seront pas annoncés avant le 19 octobre et les définitifs, le 7 novembre. Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui, Abdullah Abdullah a revendiqué la victoire à la présidentielle sans attendre les résultats officiels. « Nous avons le plus grand nombre de voix dans cette élection », a-t-il déclaré en affirmant « qu'il n'y aura pas de deuxième tour ». La Commission électorale indépendante (IEC), qui n'a pas encore publié le chiffre de la participation au premier tour, a vivement réagi. « Aucun candidat n'a le droit de se proclamer vainqueur. Selon la loi, c'est l'IEC qui décide qui est le vainqueur », a commenté à la télévision un de ses responsables, Habib Rahman Nang. Dimanche, le co-listier du président Ghani, Amrullah Saleh, avait lui aussi paru revendiquer la victoire, en déclarant à la radio publique américaine Voix de l'Amérique que « selon nos informations, 60 à 70% des gens ont voté pour notre équipe ». Mais lundi soir, M. Saleh a fait machine arrière dans une déclaration télévisée en affirmant que ses propos avaient été déformés et ne concernaient qu'un résultat partiel. Il a déclaré ensuite que « seule la commission électorale a le droit de désigner le gagnant et le perdant ». A noter qu'Abdullah Abdullah et le président Ashraf Ghani sont les deux favoris, sur 18 candidats, de cette élection. Il s'agit de la quatrième présidentielle à se tenir depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir en 2001. Un des enjeux du scrutin est de procurer au futur chef de l'Etat une légitimité suffisante pour espérer devenir un interlocuteur incontournable dans d'éventuelles négociations de paix avec les talibans.