Bouleversés par le réchauffement, les océans et les zones gelées dépérissent à vue d'oeil, menaçant des pans entiers de l'Humanité qui n'a qu'une option pour les protéger et se sauver elle-même: réduire ses émissions de CO2, avertit le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec). Le niveau des océans s'accroît aujourd'hui 2,5 fois plus vite qu'au 20ème siècle où il avait pris 15 cm, et cette hausse va encore s'accélérer. « Quel que soit le scénario, nous aurons un monde avec des mers plus hautes », insiste Bruce Glavovic, chercheur de l'université Massey en Nouvelle-Zélande. Sur les côtes du monde entier, construire des protections pourrait réduire de 100 à 1.000 fois les risques d'inondations, selon le rapport. A condition d'investir « des dizaines à des centaines de milliards de dollars par an ». Au total, selon le rapport, plus d'un milliard de personnes vivront d'ici le milieu du siècle dans des zones côtières peu élevées particulièrement vulnérables. Et même dans un monde à +2°C, de nombreuses mégapoles et petites îles devraient être frappées d'ici 2050 au moins une fois par an par un événement extrême qui ne se produisait jusqu'alors que tous les cent ans. Le monde s'est engagé en 2015 dans l'accord de Paris à limiter le réchauffement à +2°C, voire +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre liées aux activités humaines. Les océans, qui couvrent plus de 70% de la surface du globe, ont absorbé environ un quart de ces émissions et 90% de la chaleur supplémentaire générée par le CO2 produit par l'Homme. Les conséquences sont déjà palpables : hausse de la température de la mer, acidification, perte d'oxygèn, mais le Giec prévoit que les océans aspirent 2 à 4 fois plus chaleur d'ici 2100, dans un scénario optimiste.