Le ministère marocain du Tourisme a annoncé la création d'une unité de crise chargée de gérer les retombées de l'effondrement de Thomas Cook. Le voyagiste britannique assurait deux vols par semaine vers Marrakech. Aucun numéro officiel n'a été fourni. «Un tremblement de terre vient de se produire, et il est de sept sur l'échelle de Richter, mais ce qui inquiète le plus, c'est le tsunami qui va suivre», a déclaré un président d'agences de tourisme et de voyage après l'effondrement de Thomas Cook. La destination Maroc est touchée par cet événement. Elle sera confrontée à des factures impayées dont la valeur est estimée à 190 millions de dirhams, à la diminution du nombre d'occupants dans les hôtels et à la baisse du nombre de visiteurs. Elle s'efforcera de trouver d'autres opérateurs pour combler le vide. Le nombre de touristes marocains touchés par la faillite de la plus ancienne agence de voyages au monde n'a pas encore était précisé. Inévitablement, la crise politique britannique a jeté une ombre sur la liquidation de la société : les dirigeants de Thomas Cook ont blâmé le Brexit tandis que des voyageurs et des employés frustrés ont souligné le fait que le gouvernement n'avait pas réagi pour sauver le voyagiste. Thomas Cook a amené 150 000 clients au Maroc l'année dernière. L'entreprise, qui exploitait des milliers d'hôtels et quatre compagnies aériennes, a annoncé lundi qu'elle n'avait pas réussi à obtenir le renflouement nécessaire de la part des prêteurs et allait fermer ses portes. Alors que des centaines de milliers de touristes sont obligés de trouver un nouveau moyen pour rentrer chez eux, cette fermeture pourrait avoir un effet considérable sur les stations touristiques et les villes où dominent les hôtels gérés par Thomas Cook. Les médias marocains ont cité des professionnels de l'hôtellerie, affirmant qu'entre 60 à 80 hôtels seraient touchés, en particulier ceux proposant des séjours tout compris. Un accord signé en 2017 entre l'Office national du tourisme marocain (ONMT) et Thomas Cook, visant à augmenter le nombre de vacanciers britanniques de 70.000 à 400.000 d'ici 2020, est désormais suranné. «Nous sommes confiants dans la capacité de résistance de la destination marocaine à travers le développement de l'industrie du transport aérien et celle d'autres tour-opérateurs, qu'ils soient dans le circuit traditionnel ou en ligne», a déclaré l'ONMT, cherchant à rassurer le marché, fébrile. Les experts affirment que Marrakech et Agadir seront les villes les plus touchées, avec une perte estimée à 150 000 touristes à la suite de la disparition inattendue de Thomas Cook. L'année dernière, le Maroc a reçu quelque 683.000 touristes britanniques, pour un total de 2,14 millions de nuitées, selon les chiffres de l'Observatoire du tourisme marocain.