Deux ex-chefs du renseignement, une personnalité politique et le frère du président déchu : un procès emblématique s'est ouvert lundi à Blida, en Algérie, après une vague d'arrestations lancée dans le sillage de la démission d'Abdelaziz Bouteflika sous la pression de la rue. Encore homme fort du régime en début d'année, Saïd Bouteflika, mais aussi Mohamed Mediene dit « Toufik », longtemps directeur des puissants services secrets algériens, son successeur Athmane Tartag et la cheffe du Parti des travailleurs (PT) Louisa Hanoune se sont présentés devant la Cour, selon des médias locaux. Les chefs d'inculpation sont lourds : « atteinte à l'autorité de l'armée » et « complot contre l'autorité de l'Etat », crimes pour lesquels ils encourent de très fortes peines, selon le code de justice militaire et le code pénal. Seuls les avocats et les familles des accusés ont eu le droit d'assister à l'audience et un important dispositif policier a été déployé autour du tribunal militaire de Blida, à 50 km au sud d'Alger. Le procès qualifié de « sans précédent dans l'histoire de la justice algérienne » par la télévision publique s'est ouvert à en matinée. L'audience doit se poursuivre mardi, a annoncé la télévision, sans donner de détails. A ce jour, la contestation se poursuit, réclamant le départ de l'ensemble des composantes du « système ». Et un bras de fer est en cours autour de l'organisation d'une présidentielle le 12 décembre, voulue par l'armée. Même si très peu de choses ont filtré, l'ouverture du procès à Blida n'en reste pas moins retentissante.