Le Premier ministre japonais Shinzo Abe est attendu ce mercredi à Téhéran pour une visite de trois jours, au cours de laquelle il espère faire baisser la tension entre la République islamique et les Etats-Unis. M. Abe, est le premier chef de gouvernement nippon à se rendre en Iran depuis la révolution de 1979 ayant renversé le chah et abouti à l'instauration de la République islamique. Shinzo Abe doit rencontrer le président Hassan Rohani et le Guide suprême iranien l'ayatollah Ali Khamenei. Sa visite survient alors que la crise entre l'Iran et les Etats-Unis est montée d'un cran. Rappelons que le président américain Donald Trump a retiré, il y a plus d'un an, unilatéralement, son pays de l'accord international sur le nucléaire iranien de Vienne en 2015, ce qui a rétabli de dures sanctions économiques contre l'Iran. Washington a également fait pression sur des alliés tels que le Japon pour qu'ils cessent d'acheter du pétrole iranien. Historiquement, les relations concernant le pétrole entre le Japon et l'Iran datent depuis longtemps. À l'époque du premier choc pétrolier, en 1973, le Japon importait 70% de son brut de l'Iran. Les chiffres témoignent de l'étroitesse des liens qui existaient alors entre les deux pays. Depuis lors, ces relations ont connu des hauts et des bas. A la mort de Khomeini, des réformes intérieures de l'Iran ont permis au Japon de persuader les Etats-Unis et l'Europe de le laisser rentrer au bercail. Le Japon a même été jusqu'à accorder des prêts en Yens à l'Iran. Dernièrement, le Japon, tiraillé entre ses relations avec l'Iran et avec les Etats-Unis, a eu beaucoup de mal à garder une attitude neutre, mais il semblerait que cette visite soit l'occasion d'une médiation et d'une rectification des relations historiques.