Le Ministre des Affaires étrangères de l'émirat, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani a affirmé dimanche que le Qatar a rejeté les conclusions des sommets auxquels il a participé en Arabie saoudite sur l'escalade des tensions régionales avec l'Iran. « Le Qatar émet des réserves sur les sommets du Golfe et de la Ligue arabe car certaines dispositions sont contraires à la politique étrangère de Doha », a déclaré le ministre des Affaires étrangères qatari, cheikh Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, à la chaîne de télévision Al-Araby. Le chef de la diplomatie qatarie, M. Al-Thani, a ainsi affirmé que son pays espérait « que les sommets de La Mecque jetteraient les bases d'un dialogue pour réduire les tensions avec l'Iran ». La rencontre lors de ces sommets est le premier contact à haut niveau depuis le début de la crise, il y a deux ans, qui avait conduit à un embargo aérien, maritime et terrestre, aux impacts économique et humain terribles, contre Doha, accusée de soutenir des mouvements islamistes radicaux et de se rapprocher de l'Iran. Réagissant à ce rejet, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis se sont moqués ce lundi des propos du Qatar. «des pays (…) pendant des sommets annoncent leurs positions et leurs réserves selon les coutumes, et non pas après les réunions», a répliqué le ministre d'Etat saoudien aux Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. De son côté, le ministre d'Etat émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash, a fait référence à la « faiblesse » dont Doha souffre face à des «pressions» dont il n'a pas révélé l'origine. «Il me semble que la participation et l'accord aux réunions, puis le retour en arrière sur ce qui a été décidé, sont (le résultat) de pressions sur le faible qui manque de souveraineté, de crédibilité ou a de mauvaises intentions. Ce sont peut-être d'ailleurs tous ces facteurs» a-t-il affirmé. Sur fond de tensions entre pro-saoudiens et pro-iraniens, l'Arabie saoudite a accueilli le 30 et 31 mai trois sommets : le Conseil de coopération du Golfe (CCG) et la Ligue arabe, convoqués d'urgence par le roi Salman, et la 14ème réunion ordinaire de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). Et ce, quelques semaines après des attaques de drones en Arabie saoudite revendiquées par les Houtis yéménites, pendant que des navires commerciaux étaient sabotés aux Emirats arabes unis. Il est à souligner que l'invitation du roi saoudien au Qatar n'était pas assortie de « conditions » et Doha a envoyé son premier ministre, au lieu de se faire représenter par le chef de la diplomatie du pays, fait inabituel. Seraient-ce les prémisses d'un petit réchauffement des relations sur fond de rancunes tout même ?