Formuler des recommandations consacrées à la garantie des droits humains, en collaboration avec la société civile, pour les proposer au législateur afin qu'il en tienne compte dans l'élaboration de lois organiques de la Constitution. Telle est la finalité de neuf ateliers organisés et qui se poursuivent, à travers différentes régions du Royaume, dans le cadre d'un projet conçu entre l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH) et la fondation Friedrich Ebert Stiftung, étalé sur 2012 et 2013, dont les grandes lignes ont été présentées lors d'une conférence de presse tenue lundi à Rabat. Un événement qui coïncide avec la Journée mondiale des droits de l'Homme et la célébration des 24 ans de la création de l'organisation. Pour le moment, trois ateliers ont été tenus, avec la participation d'une dizaine de jeunes, pour débattre de l'amazighité, la parité et le droit d'asile. Ce recours à la population juvénile entre dans le cadre du rôle de l'organisation qui, selon Mohamed Nechnach, son président, s'assigne la mission de «préparer l'alternance pour que les jeunes puissent prendre la responsabilité». Le 15 décembre un quatrième atelier de production sera organisé. Selon Masoud Bouaych, membre du bureau national de l'OMDH, qui a précisé à ALM: «Cet atelier portera sur l'élargissement du débat pour finaliser un rapport avec le tissu associatif et qui sera soumis au législateur». A son tour, M. Nechnach a indiqué que les recommandations seront débattues avec les partis politiques et le Parlement pour qu'elles puissent figurer dans les lois organiques. Pour le président de l'OMDH, «il y a un relâchement remarquable en matière d'élaboration de lois organiques depuis l'adoption de la Constitution, d'où l'intérêt de ces ateliers». Ce retard a été également souligné par Kristina Birke, représentante de la fondation Friedrich Ebert Stiftung, qui a précisé que le projet qui l'a réunie avec l'OMDH est soutenu par le ministère allemand des affaires étrangères et a caressé l'espoir que «les recommandations de la société civile puissent apporter des analyses profondes et dynamiser le débat politique». Outre les ateliers tenus, l'OMDH et la fondation Friedrich Ebert Stiftung envisagent de débattre, entre autres, des normes et critères pour l'établissement du conseil consultatif pour la famille et l'enfance. Aussi, une étude sur la peine de mort est actuellement menée. A cette même occasion, M. Nechnach a recommandé d'accélérer la publication du nouveau code de la presse, la libération des jeunes du M20F, ainsi que des Marocains séquestrés à Tindouf. Que ces revendications trouvent de bons échos !