Abdellatif El Amine, président du TSC explique les raisons qui ont poussé son club à déclarer un forfait général pour la saison 2003-2004. Pour le dirigeant tihadi, le règlement fédéral qui a rejeté la fusion TSC-FUS est à revoir. ALM : Quelles sont les raisons qui ont poussé les dirigeants du TSC à déclarer forfait général pour la saison à venir ? Abdellatif El Amine : Après le rejet de la Fédération royale marocaine de football de la fusion entre notre club et le FUS de Rabat, nous n'avons pas le choix. Le Tihad Sportif club ne dispose plus de moyens financiers capables de lui garantir la continuité tout au long de la saison prochaine. Dans le passé, le club n'avait pas de problèmes d'argent puisque la Régie des Tabacs était notre unique sponsor. Le retrait de son aide a beaucoup pénalisé les finances de l'équipe. Sans ressources financières, le forfait général est devenu incontournable. Quand a été prise la décision de déclarer forfait ? Le bureau dirigeant du TSC envisageait le forfait général après la décision fédérale de rejeter la fusion. Mais, et jusqu'à vendredi dernier, nous avions une ultime chance. Nous attendions la décision de l'instance fédérale concernant le changement d'adresse du club de Casablanca à Rabat. Dans le cas où ce changement de siège aurait été approuvé par la Fédération royale marocaine de football, plusieurs possibilités autres que le forfait général auraient été envisageables. Nous avons entrepris plusieurs contacts pour la recherche d'un nouveau sponsor. Le club aurait toujours gardé son appellation actuelle à savoir le Tihad Sportif Club. Seulement, la fédération a pris sa décision qu'elle nous a transmise en fin de semaine dernière, mais que je n'ai apprise que lundi en matinée. Le transfert du siège a également été rejeté. En conséquence, le TSC déclare forfait général pour la saison 2003-2004. Comment avez-vous accueilli la décision de l'instance fédérale rejetant la fusion de votre club avec le FUS ? Nous avons reçu au cours de la semaine dernière une correspondance nous informant du calendrier de la saison 2003-2004, selon lequel le TSC évolue en première division du Groupement national de football alors que le FUS joue en seconde division. Ceci voulait automatiquement dire que la fusion contractée entre les deux clubs quelques semaines plus tôt était nulle. Quelles clauses de la convention de fusion ont été mises en causes ? La plus importante est celle de l'appartenance des deux clubs à deux ligues différentes. Personnellement, j'estime que ce règlement est caduc. Le fait que le TSC, qui se trouve à Casablanca, fusionne avec un club domicilié à Rabat, n'est en aucun cas illégal. Prenez l'exemple d'une société en difficulté financière. Pour sauver sa peau, elle a tout à fait le droit de fusionner avec une autre entreprise même étrangère. Le TSC se trouvait dans le même cas. Le club n'a pas de fonds, mais dispose d'une situation confortable en première division du Groupement national de football, en plus de ses potentialités techniques et humaines. Il était donc tout à fait normal de chercher un autre club dont la situation financière serait bonne mais qui aurait besoin de notre classement en championnat. Le FUS répondait parfaitement à ces critères. Pourquoi ne pas avoir choisi un club casablancais ? Casablanca n'a que deux grands clubs à savoir le Raja et le Wydad. Les autres équipes de la métropole ne pouvaient en aucun cas ajouter une plus value au TSC. Maintenant que vous avez déclaré forfait général, quel sera l'avenir des joueurs et du staff technique du TSC? Ils sont tout à fait libres de choisir une autre destination. Et d'ailleurs, dès l'annonce officielle de la fusion avec le FUS, plusieurs joueurs ont entrepris des contacts avec de grands clubs nationaux. Certains ont même réussi à intégrer le Raja, le Wydad ou encore l'OCK. Pour les autres, le bureau dirigeant ne peut désormais rien faire.