ALM : Comment vous êtes-vous retrouvée dans le monde de la course automobile? Mounia Loulidi : Mon histoire avec le sport automobile a démarré le 30 juillet 2009, à l'occasion de la Fête du Trône. Mon collègue Yassine Serhani, également pilote, me proposait alors de participer à un championnat de karting organisé par l'Association maghrébine des sports automobiles dont la présidente est Saida Ibrahimi, ancienne championne de course automobile. A ma grande surprise et pour une première participation, j'ai été classée 2ème sur le podium. Saida m'a ensuite vivement encouragée à participer au Rallye des Lacs qu'elle organisait le mois de septembre suivant. Suite à cela j'ai intégré l'AMSA en tant que membre et vice-présidente. Avant de devenir pilote de Legend Car, j'ai officié à plusieurs reprises en tant que commissaire de piste, notamment sur le circuit du GP de Marrakech en 2010. Au mois de juillet 2010, Saida Ibrahimi m'a nommée au poste de responsable des commissaires et j'ai été en charge de l'encadrement des commissaires de piste sur le circuit de course automobile de Nouaceur encore une fois organisé par le club APP. Mais en grande passionnée de vitesse, je recherchais plus d'adrénaline. J'ai donc décidé d'intégrer la course automobile en tant que pilote et j'ai fait mes débuts en Legend Car en octobre sur le GP de Salé. Aujourd'hui, j'ai cumulé 6 participations internationales (Espagne, Russie, Etats-Unis…) et 10 participations nationales. Pourquoi avoir choisi les Legend cars et pas une autre catégorie? Ayant assisté à leurs premières prestations sur les circuits de Nouaceur et WTCC à Marrakech en 2010, mon coup de cœur s'est porté sans trop attendre sur la Legend Car. Cette voiture de course bénéficie d'une esthétique attrayante et amusante mais possède un moteur bien méchant dont le ronronnement m'a totalement séduite. J'étais donc littéralement tombée sous le charme de la Legend Car. Je me suis donc décidée à la dernière minute. J'ai pris contact avec Youssef Alaoui et Fouad Benamer le vendredi 15 octobre 2010 qui m'ont accueillie chaleureusement et facilité toutes les démarches. Et le samedi 16 je démarrais ma première course sur le circuit de Salé. Sachant que j'ai atterri directement dans la course de Salé sans avoir jamais essayé une voiture de course ni pris en main la Legend, ils ne m'ont lâchée sur le ring qu'après qu'ils se soient assurés que j'avais bien compris le fonctionnement et bien assimilé toutes les règles de sécurité. J'ai toujours pu compter sur leur accompagnement, leur soutien et coaching aussi bien au Maroc qu'à l'étranger, notamment en Espagne. Et à ce titre, Youssef m'imposait rigueur et endurance lors de mes entraînements. Cette formule ouvre la possibilité de courir à l'international. Nos participations à l'étranger sont toujours des moments de pure aventure dans une ambiance très amicale et riche en émotions. Nous sommes encore plus soudés que sur nos propres circuits nationaux, le cœur battant la chamade lorsque notre drapeau est hissé bien haut comme ce fut le cas à Moscou aux côtés du drapeau russe. Qu'est-ce qui vous a poussée à créer l'Association Casablanca Racing Motorsport? L'Association Casablanca Racing Motorsport est un club émergent au sein de la Fédération royale marocaine des sports automobiles. Sa création est née d'une volonté d'apporter ma petite touche personnelle dans ce sport que j'affectionne tant. Je ne prétendrais pas détenir la science infuse en matière de sport automobile, mais je pense avoir acquis une petite expérience aussi bien en tant que pilote qu'en tant qu'officiel et que je souhaiterais mettre au profit de cette discipline. M'étant grandement impliquée dans ce sport, c'était ma manière à moi de concrétiser ma contribution. Et Saida Ibrahimi, Abdellatif Zeffouf, Youssef Alaoui, Fouad Benamer et Larbi Tadlaoui m'ont beaucoup encouragée et soutenue dans ce sens. Aujourd'hui l'ACRM compte parmi ses membres trois pilotes, ayant déjà enjambé les marches des podiums marocains : Abdellatif Zeffouf et ses fils Zouhair et Zakaria Zeffouf. Abdellatif Zeffouf a construit lui-même deux voitures de course, au volant desquelles il participe sur nos circuits. Lors du dernier Grand Prix de Rabat à Bab Rouah, les Legend Cars, entre autres, n'étaient pas présentes. Serait-ce à cause d'un conflit avec la Fédération suite au départ de M. Bakkali ? Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet? Les Legend Cars n'étaient pas présentes à Bab Rouah, car certains tronçons du circuit n'étaient pas adaptés à la structure de nos voitures, bien que la Legend roule aussi bien sur l'asphalte, la terre, que sur la neige. Par conséquent notre absence n'avait pas de rapport avec le départ de M. Bekkali, ni avec les divergences d'opinion nées au sein de la fédération. Et concernant ce dernier point, il faut noter que le sport automobile au Maroc a évolué. Le niveau et les exigences des pilotes ont également évolué et les voitures de course sont de plus en plus puissantes. Nos participations nécessitent donc des infrastructures plus sécurisées ainsi qu'une organisation générale à l'image de ce sport. Je prends le simple exemple des Legend Cars. Du fait de nos échanges avec nos homologues étrangers, aujourd'hui les Américains, les Russes, les Espagnols et bien d'autres nationalités souhaitent venir concourir au Maroc, mais faute de structures telles que les leurs, à commencer par un circuit permanent, nous ne pouvons les accueillir, ce qui est bien regrettable… J'espère que nous pourrons bientôt observer une amélioration dans ce sens.