SM le Roi Mohammed VI a accueilli mardi après-midi à l'aéroport de Rabat-Salé, les chefs d'Etat libérien, sierra-léonais et guinéen. C'est le président libérien Charles Taylor qui est arrivé le premier, suivi de ses deux pairs guinéen Lansana Conté et sierra-léonais Ahmed Tejan Kabbah. Les trois présidents, qui se réuniront ce mercredi, doivent être reçus séparément par le Souverain au Cabinet Royal le même jour vers 11H. SM le Roi doit ensuite offrir un déjeuner en leur honneur au Palais des Hôtes. Auparavant les ministres des Affaires étrangères des trois pays se seront réunis mardi vers 16H au ministères des Affaires étrangères et de la Coopération. Le Liberia et la Guinée s'accusent de soutenir les groupes qui attaquent leurs territoires respectifs, chaque pays démentant les accusations de l'autre. La Serra Leone accuse de son côté le Liberia d'être le principal soutien de la rébellion sierra-léonaise du Front Révolutionnaire Uni (RUF). En janvier dernier, les trois pays n'avaient pu se mettre d'accord sur la tenue d'une telle réunion à Freetown. Ils avaient reçu des propositions de pays d'Afrique de l'Ouest, mais l'idée de Rabat avait finalement été acceptée par les trois chefs d'Etat. Cette réunion aurait été décidée depuis l'année passée au niveau des ministres des Affaires étrangères des trois pays, membres de l'union du fleuve Mano. Celle-ci avait été mise en place en 1970 pour améliorer les relations commerciales et les échanges entre les trois pays de la zone qui ont ensuite connu de violents conflits, les impliquant les uns contre les autres. Et la réunion intervient alors que le Liberia affirme que des rebelles soutenus par la Guinée s'approchent de Monrovia et que le processus de paix semble bien avancé en Sierra Leone, après plus de dix années de guerre civile menée par le Front Révolutionnaire Uni (RUF, soutenu par le Liberia). Selon Mohamed Salamé, l'envoyé spécial du président libérien en charge des affaires arabes et asiatiques, qui a organisé les préparatifs de la rencontre, les discussions entre les trois présidents déboucheront sur un document final qui sera par la suite transmis par le Maroc au Conseil de sécurité de l'ONU.