Le Bangladesh a demandé à trois ONG de suspendre les aides destinées aux réfugiés Rohingyas qui franchissent la frontière pour fuir les violences en Birmanie, selon une source officielle. Ils s'agit des organisations françaises Médecins sans frontières (MSF), Action contre la faim (ACF) et britannique Muslim Aid, qui ont reçu l'ordre d'arrêter leurs activités dans le district de Cox's Bazaar, près de la frontière avec la Birmanie, a fait savoir un administrateur local, Joynul Bari. Selon ce responsable cité par des agences de presse, les autorités chargé des ONG ont demandé aux organisations qui ont "fourni de l'aide à des dizaines de milliers de réfugiés Rohingyas illégaux et sans papiers" de cesser tous leurs projets à Cox's Bazaar. Ces ONGs encourageaient, selon lui, l'arrivée de réfugiés Rohingyas venant de l'Etat Rakhine, dans l'ouest de la Birmanie, récent théâtre de violences communautaires qui ont fait officiellement 80 morts en juin. Les ONGs aident la minorité musulmane des Rohingyas depuis le début des années 1990 en leur fournissant notamment des soins de santé, des vivres de première nécessité et de l'eau potable. Un centre de soins près de l'un des camps de réfugiés au Bangladesh est géré par MSF. Selon des donnés officiels, le Bangladesh, pays défavorisé d'Asie du sud frontalier avec la Birmanie sur 200 km, abrite environ 300.000 Rohingyas, dont environ 30.000 vivent dans deux camps de réfugiés dans le sud du pays, sous le contrôle des Nations unies. En Birmanie, les 800.000 Rohingyas, apatrides, confinés dans le nord de l'Etat Rakhine, ne font pas partie des minorités ethniques reconnues par le pouvoir et par beaucoup de Birmans. Ils sont considérés, selon l'ONU, l'une des minorités les plus persécutées de la planète.