Le Prix Grand Atlas 2004 a récompensé, samedi dernier à Casablanca, un beau livre et la traduction d'un ouvrage d'Edmond Amran El Maleh. La remise des prix s'est déroulée dans le cadre du Salon international de l'édition et du Livre de Casablanca (SIEL). Ce qui ne plaît pas à tous les professionnels. Le Prix Grand Atlas 2004 est consacré aux Beaux livres et à la traduction. Dans la première catégorie, un livre portant sur les jardins a été récompensé. Il s'agit de “Jardins du Maroc, d'Espagne et du Portugal. Un art de vivre partagé“, ouvrage co-écrit par Mohamed El Faïz, Manuel Gomez Anuarbe et Teresa Porte Marques. Mohamed El Faïz, historien de l'agronomie et des jardins, a déclaré à ALM : “Nous sommes partis des jardins arabes au Maroc pour voir comment ils ont influencé l'art des jardins en Espagne et au Portugal. Nous avons constaté qu'en dépit des contentieux qui ont marqué la relation du Maroc avec la Péninsule Ibérique, s'il y a un bien culturel qui est commun aux trois pays et qui a résisté à leurs divergences, c'est l'art du jardin“. Mohamed El Faïz préconise à cet égard de construire des projets communs entre les deux rives de la Méditerranée autour des jardins. Le prix des Beaux livres est doté de 30.000 DH. Cette même somme est revenue à un traducteur. Pour la première fois, le prix Grand Atlas a récompensé la meilleure traduction d'une œuvre littéraire. Cette grande première a été propice à Hassan Bourkia qui a été primé pour sa traduction d'une œuvre majeure d'Edmond Amran El Maleh : “Le retour d'Abou El Haki“. La mise en arabe du livre d'El Maleh a nécessité un travail de trois ans de la part du traducteur. A ce sujet, Hassan Bourkia explique à ALM: “Il m'a été impossible de faire une traduction littérale. La langue d'Edmond est allégorique, trop rythmée pour se laisser traduire au premier degré. Il m'a fallu établir une traduction créatrice pour avoir quelque chance de porter le souffle de l'écrivain d'une langue à une autre“. Toujours en matière de traduction, un prix des lycéens a été remis par les élèves du lycée Descartes à l'universitaire Fatima-Zohra Zryouil pour la traduction vers l'arabe du roman “Yasmina et le Talisman“ (Sihr Attalassim) de Anissa Belfqih. De même qu'un hommage a été rendu au travail du philosophe et historien Abdeslam Cheddadi pour la traduction de l'œuvre d'Ibn Khaldoun “Le livre des exemples“, paru dans la prestigieuse collection la Pléiade des éditions Gallimard. Présidé par Farouk Mardim-Bey, directeur des éditions Sindbad-Actes Sud, le jury qui a décerné les prix se compose de Bensalem Himmich (professeur et écrivain), Mohamed Sghir Janjar (directeur adjoint de la fondation du Roi Abdulaziz pour les études islamiques et les sciences humaines), Mostafa Nissabouri (poète et traducteur), Farid Zahi (écrivain et traducteur) et Alain Gorius (directeur des éditions et de la galerie Al Manar). Le Prix Grand Atlas en est à sa douzième édition. Il est initié par l'ambassade de France au Maroc. Pour la seconde fois, le Prix Grand Atlas se greffe sur le Salon international du livre de Casablanca (SIEL).